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Roxane Liegeois, la révélation girondine de la rentrée
Publié le VENDREDI 09 SEPTEMBRE 2022


Au terme d’un long parcours du combattant de cinq ans, la jeune-jockey Roxane Liegeois s’est enorgueillie d’une première victoire le 1er septembre. Pas n’importe où. A ParisLongchamp. Grâce à Lastrada (Haras d’Etreham) pour le compte de son patron Christophe Ferland. L’entraîneur de La Teste-de-Buch récolte ainsi les fruits de la confiance qu’il a toujours placée en son apprentie. 

« Je suis encore assez jeune. J’ai tout l’avenir devant moi. C’est en tout cas ce que beaucoup de gens de mon entourage me disent ». Roxane Liegeois peut enfin y croire. Remotivée, affranchie, déterminée plus que jamais après son premier succès sur Lastrada le 1er septembre. A 20 ans, et après cinq saisons où la passion a toujours surclassé le doute, la jockey salariée chez Christophe Ferland revit. Car tout jeune pilote ne peut pas se targuer d’avoir ouvert son palmarès sur l’hippodrome de ParisLongchamp. Sur cette pelouse qui a sacré les meilleurs, où l’Arc de Triomphe prend toute sa dimension de monument. « Au début, comme beaucoup, j’espérais gagner dès ma première course. Non seulement cela ne s’est pas fait, mais ça a mis beaucoup plus de temps que je ne l’aurais imaginé. Ce déclic se faisant attendre, j’ai multiplié les déceptions, mais je me suis toujours relevée. Au final, ça valait vraiment le coup d’attendre. C’était trop bien. Passer le poteau en tête pour la première fois c’était déjà énorme, mais réussir ce challenge sur un hippodrome parisien aussi mythique, c’était juste magique. Le plus beau jour de ma vie. Depuis 2017, date de mon entrée en Bac Pro à l’Afasec de Mont-de-Marsan, il m’a fallu, à de nombreuses reprises, me remettre en question. Alors c’est la délivrance. Même si rien n’est acquis, ça fait un bien fou », s’en délecte encore la demoiselle originaire du Var. Un père militaire, de multiples déménagements à travers le Monde dans son enfance, le parcours de Roxane ressemble à s’y méprendre à celui du « combattant ». Même si le cheval prenait le dessus sur toutes les hypothèses, en faire un métier devenait utopique. Jusqu’au jour où la petite famille s’installait à Bordeaux. Pile poil au moment d’une profonde réflexion d’orientation en sortie de troisième. « Il fallait opérer un choix.    Un ami qui travaillait dans les chevaux d’endurance m’a parlé des courses et de l’Afasec et je suis partie à Mont-de-Marsan sur un coup de tête. Dès la première année, ça m’a vraiment plu. J’ai vite compris que c’était ma voie ». Sans véritable issue à son aurore. Des années de labeur à la recherche de la récompense.

"L'écurie Ferland me manquait"

Des débuts silencieux avant de rejoindre l’effectif de Christophe Ferland. Mais, là encore, la timidité contrarie tous ses plans. « Monsieur Ferland m’a fait débuter en course, mais très vite je ne me sentais plus évoluer. J’avais besoin de voir autre chose et j’ai eu la chance de partir trois mois à Dubaï pour une écurie d’émiratis. Même si j’étais loin de la compétition, j’ai pu réaliser quelques galops avec Mickaël Barzalona, par exemple, ce qui m’a moralement fait grand bien. A mon retour en France, j’ai intégré l’écurie de monsieur Trigodet, sans résultats. C’est à ce moment-là que j’ai compris que l’écurie Ferland me manquait beaucoup. Je regrettais cette époque. Du coup, je me suis permise de renvoyer un message à mon maitre d’apprentissage, il m’a répondu dans la foulée en me proposant de partir en meeting à Deauville. Je ne pensais vraiment pas pouvoir remonter pour lui aussi vite. Au final, dès le premier mois, il m’a fait confiance à Deauville, puis à Longchamp ». Une seconde chance que la Testerine ne compte vraiment pas laisser passer. « Au fil des parcours, j’ai pris de l’expérience, mais j’ai surtout beaucoup mûri mentalement. Avec l’âge, je me suis ouverte, je ressens un peu plus de facilité et d’assurance pour aller vers les gens, participer à une discussion. Tout dialogue était presque impossible au début, peut-être par peur, avec mon patron. Peut-être aussi parce qu’il joue un rôle central dans ce bonheur qui m’entoure. Rien n’est plus frustrant pour un jockey que de ne pas être appelé pour monter l’après-midi. On nous demande d’être au top physiquement, d’être prêt pour le jour J, mais rien ne se passe. Entretenir sa forme c’est bien, mais seul le fait de monter permet vraiment de progresser. J’ai su cette fois saisir l’opportunité qui m’a été offerte, cette possibilité aussi de revenir aux sources par la grande porte, et je veux aujourd’hui prouver à l’écurie qu’elle peut me témoigner toute sa confiance. Monter pour monsieur Ferland est un atout indéniable. Avec un peu de réussite, mon compteur de victoires peut très rapidement s’emballer. Je ne vois pas mon avenir ailleurs qu’ici. La Teste est un petit paradis et je compte du reste m’y installer. Je suis désormais du Sud-ouest à 100%. Ce matin (mardi, ndlr), j’ai monté tous les galops. Au deuxième lot, j’ai travaillé Accakaba, vainqueur de Groupe II et placé de Groupe I. Que de satisfaction et de chemin parcouru en quelques jours », en sourit Roxane. La rédaction du Veinard rejoint l’avis de ses proches… Cette petite a certainement tout l’avenir devant elle !  

Fabrice Rougier


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