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2022 Semaine 27

Tenebrism, peur irlandaise sur Deauville
Publié le DIMANCHE 10 JUILLET 2022


On attendait beaucoup des poulains anglais dans le Prix Jean-Prat, premier Groupe I de l’été sur l’hippodrome de Deauville. Notamment et surtout de la part de Modern Games, lauréat de la Poule d’Essai des Poulains et troisième ensuite du Jockey-Club sur une distance un peu trop longue pour le champion en herbe de Charly Appleby. Mais quand on encense les Anglais, les premiers à dégainer sont bien souvent les Irlandais. Aiden O’Brien et Ryan Moore ont en effet encore sonné la révolte. Et la pouliche Tenebrism est sortie de l’obscurité en s’intercalant, après une sage course d’attente, entre le Français Rosgar et l’Anglais Lusail avant de placer un percutant changement de vitesse qui expliquait sa grosse chute de cote juste avant le départ. Tenebrism rejoint au tableau d’honneur des vainqueurs à La Touques son père Caravaggio, lauréat du Maurice de Gheest, et sa mère Immortal Verse, qui s’était imposée le jour de ses débuts à La Touques. Light Infantry se classait deuxième de cette édition 2022, après une rentrée prometteuse, devant Lusail. Pour la quatrième année consécutive le « Jean-Prat » quitte la France par la Manche. Une joute classique du Calvados en tout point… ténébreuse.


Indyco passe la troisième
Publié le DIMANCHE 10 JUILLET 2022


Sur une distance de 1200 mètres qu’il découvrait, sur une ligne droite qu’il n’avait plus affrontée depuis deux ans, Indyco a inscrit un premier Quinté à son palmarès dimanche dans le Prix de la Place Morny à Deauville. Avec, au passage, un pied-de-nez au handicapeur qui lui avait infligé quinze livres suite à ses deux plus récents succès à ParisLongchamp.  Doté d’un assez court mais acéré changement de vitesse, le partenaire de Maxime Guyon s’est décalé du dos de Blueberry au moment de l’emballage final pour fondre, en pleine piste, sur Datthirey et Mubaalegh qui s’emparaient respectivement des accessits. Raysteve, de retour après trois mois d’absence, pimentait les rapports en sortant vainqueur de sa lutte au second plan avec Uzel un autre outsider. Le « juge des valeurs » devrait voir rouge après ce hat-trick, en 38,5, du protégé de Pia et Joakim Brandt qui n’aura désormais d’autres choix que de viser plus haut. Un beau challenge pour celui qui n’a plus couru au niveau listed depuis décembre 2019, date à laquelle il prenait une belle troisième place derrière Marianafoot, lauréat ensuite du « Maurice de Gheest ». De quoi voir la vie en toujours plus grand même à 7 ans.


Sivana et Anastasia Wattel sortent le grand jeu
Publié le DIMANCHE 10 JUILLET 2022


Il y a quelques semaines quand nous rencontrions Anastasia Wattel, elle nous avait quitté sur un sourire et sur cette phrase : « Accrocher le black type avec Sivana serait vraiment chouette ». Son vœu n’aura pas tardé à s’exaucer. Ce dimanche, dans le très convoité Prix Yacowlev, listed-race sur le parcours des mille mètres deauvillais, Grégory Benoist lui a témoigné une nouvelle preuve d’amour en montant à la perfection sa plus belle promesse. En deux temps. En temporisant un instant dans le sillage de Wootton City, puis en décontenançant la favorite Malrescia à deux hectomètres du but. Les Anglaises sont dures, mais c’était mal connaître ce trio deauvillais qui a fait de la Touques une sorte de propriété privée. Contrainte de rendre du poids à tous ses adversaires, la représentante de Jérôme Reynier, Wootton City, n’échouait néanmoins qu’après lutte sans parvenir à imiter sa mère, Absolute City, qui avait enlevé cette épreuve cinq ans plus tôt. Les 2 ans du propriétaire Guy Pariente ont le vent en poupe. Goeva (Philippe Sogorb), invaincue en deux sorties, Lova (Ludovic Gadbin), deuxième de Groupe III, et Sivana sont de sacrées pouliches dont le père commun, un certain Goken, peut être très fier.


Le pouvoir magique d’Anaëlle Mekouche
Publié le SAMEDI 09 JUILLET 2022


Anaëlle Mekouche et The Dig la parfaite entente (photo Jean-Michel Tempier)

Un doublé à Agen, un coup de trois dans la foulée à Langon, en l’espace de quelques mois la jeune jockey Anaëlle Mekouche est passée de l’ombre des cours paloises à l’aube d’une belle carrière. L’entraîneur de trot Franck Boismartel et surtout Simone Brogi, son employeur depuis près de deux ans, ont permis à la petite normande de réaliser un rêve que beaucoup imaginent inaccessible.

Si petite et si menue, on ne l’a pas vu arriver. Personne n’a réellement pris conscience de l’essor d’Anaëlle Mekouche. Une sorte de bombe à retardement sur les terres du galop dont seul Simone Brogi possède le détonateur. Depuis le début de l’année, ses gagnants se succèdent comme les levers du soleil sur le centre d’entraînement de Pau-Sers. A tel point qu’on pourrait presque la penser au sein de l’effectif d’ampleur de Jean-Claude Rouget. Même pas ! Un premier doublé au mois de mai sur l’hippodrome d’Agen.  Un coup de trois un mois et demi plus tard à la Bidanne, l’anneau de Langon-Libourne. Un rythme effréné, soumillonnesque, sans que la jeune normande de 24 ans n’en tire une quelconque gloriole. Juste le bonheur d’être là. Parmi les chevaux. Avec une louable simplicité, sans oser se tracer d’objectifs précis. « Il était difficile d’imaginer au début de l’année que tout se passerait aussi bien. Alors, je profite. Et surtout je dois continuer à travailler. Monsieur Brogi me donne la possibilité de m’exprimer en m’associant à des chevaux qui possèdent de vraies chances, en m’aidant à corriger mes erreurs de parcours et en me permettant de progresser au maximum. Ensuite, comme on dit, l’expérience vient en montant ». Comme l’appétit vient en mangeant. Sevrée de compétition durant de nombreuses années, Anaëlle n’a jamais baissé les bras. Il lui aura pourtant fallu patienter sept ans dans le off des écuries pour afficher son premier sourire aux balances. « En 2013, j’ai commencé mon apprentissage chez monsieur Prod’homme à Maisons-Laffitte avant de rejoindre l’effectif de Yan Durepaire. Mes occasions de monter en course ont été peu nombreuses. Fin 2020, Il y a eu un déclic. J’ai fait mon premier gagnant pour Stéphane-Richard Simon juste avant d’embaucher chez monsieur Brogi. Et, dès le coup d’essai en piste pour mon nouvel employeur j’ai regagné. Mon partenaire était le bien nommé Pouvoir Magique. Cela génère de la confiance et tout s’est, comme par enchantement, rapidement enchaîné », reprend la jockey paloise. Pouvoir Magique et sa fameuse potion. Six succès en 2020, autant en 2021, pour en reprendre bien plus qu’une louche dès le 1er janvier de l’acte en cours et passer seize fois depuis sur la bascule. Inarrêtable ! Incorrigible ! Même si en abordant son exploit girondin de la fin juin, la pilote se réfugie immédiatement dans une respectable modestie. « Le même jour, Marie Vélon réussissait un coup de quatre » rappelait-elle. Comme un défi. Une œuvre à programmer. Tout est soudainement devenu possible.

"Tous mes préjugés ont volé en éclat"

Anaëlle deviendrait presque la porte-espoir de la future génération en s’étant enfin ouvert la voie de tous les possibles sans être issue du sérail. « Dès mon plus jeune âge j’ai souhaité travailler au contact des chevaux. Mais pas forcément dans les courses hippiques, un monde que je ne connaissais et sur lequel j’avais des a priori. Je pensais les chevaux maltraités. J’ai donc commencé par un stage dans un centre équestre, mais donner des cours et devenir moniteur ne me passionnait pas vraiment. Je n’ai jamais trop aimé non plus les concours. Mes parents, extérieurs du milieu hippique et par extension du secteur agricole, ont donc décidé de m’emmener au salon du cheval à Paris. Nous avons parcouru les allées jusqu’à nous arrêter dans l’espace de la garde républicaine où je suis tombée sur deux personnes pas très sympas qui m’ont scruté de haut en bas avant de me dire tu n’es pas assez grande pour rentrer chez nous, va voir derrière c’est le stand des jockeys, c’est pour les petits. Sur le moment, ce fut dur à encaisser, mais au final je les en remercie. J’ai ainsi pu faire un stage chez les trotteurs à Grosbois chez monsieur Franck Boismartel tout en restant inscrite sur les listes pour entrer à l’école des jockeys à Gouvieux. Pendant une semaine, il m’a fait découvrir toutes les facettes du métier. J’ai vite été séduite. Vu ma corpulence, il m’a conseillé de rejoindre le galop et je l’ai écouté. J’ai immédiatement était envoûée par cette discipline dans laquelle le cheval s’exprime de manière naturelle où l’adrénaline est aussi différente. En quelques semaines, tous mes préjugés sur les courses ont volé en éclat. J’y ai découvert des équidés chouchoutés, brossés matin et soir, avec une attention portée sur eux en permanence, des boxes fait tous les jours, bref, on était bien loin de ce qui peut se raconter. Ce sont des sportifs, des athlètes, on en prend soin comme d’un être humain. Dans toutes les écuries où j’ai pu travailler les chevaux ont toujours été bien traités, avec délicatesse et beaucoup de soins. Ce n’est malheureusement pas le cas dans tous les centres équestres ». Alors, Anaëlle s’est accrochée, libérée, avec le désir constant de prolonger l’instant présent qu’on pourrait croire impénétrable. « Je n’ai jamais eu envie de lâcher, mais je me suis souvent remise en question. Je savais, en cas d’échec de mon activité de jockey, qu’il y aurait d’autres portes de sortie. Aller aux courses avec les chevaux, c’est ce qui m’a toujours plu avant tout. Je m’intéresse tout autant aux soins à apporter aux pur-sang, au rôle de premier garçon, à la manière d’entraîner. Les courses, c’est un tout. Avec énormément de débouchés ». Pour l’heure des sujets comme The Dig, son grand amour, sa pépite comme elle le surnomme, ne la feront pas changer de cap. Elle a encore tant à vivre. Conquérir les hippodromes parisiens, prendre son propre blacktype, gagner un Quinté,… la route est longue au pays des rêves, mais Anaëlle, à l’évidence, se situe sur la bonne piste.  

Fabrice Rougier


Décoloration croque Fire Cracker
Publié le SAMEDI 09 JUILLET 2022


Décoloration nous avait laissé sur notre faim dans le Prix Bernard-Deloison il y a deux semaines sur l’hippodrome de Vincennes. Jean-Michel Baudouin aussi du reste. Mais comme on dit dans le jargon, cette performance était trop mauvaise pour être exacte. Preuve en a été apportée samedi à Enghien dans le Prix de la Manche où l’on a cru très longtemps au succès de Fire Cracker. Certes Anthony Barrier venait de lui permettre de s’imposer à deux reprises sous la selle, mais « Moustik » (c’est de saison) visait le grand chelem en rééditant pareil exploit au sulky. C’est passé tout près après avoir épuisé de nombreux adversaires au train dans le dernier tour. La ligne droite d’Enghien fut cependant longue, interminable, mais surtout taillée sur mesure pour Gabi Gelormini qui ajustait en pleine piste l’animateur aux abords du poteau. Utile pistes plates, Déesse Noire devenait en se classant troisième la seule rescapée du premier poteau de départ devant Cash du Rib, le doyen de l’épreuve, et Delfino, le double tenant du titre. Décoloration, fille de Prince d’Espace, engrange donc un sixième Quinté en terminant comme une fusée au contraire de Hastronaute décevant à deux mois et demi du Critérium où il essaiera, comme l’an passé à 4 ans, de décrocher la lune.


Matthieu Abrivard marche sur l'eau à Vichy
Publié le MARDI 05 JUILLET 2022


Dans le Prix Jean-Michel Bazire, mardi à Bellerive, il fallait un vainqueur à la hauteur du géant de la profession. Avec Matthieu Abrivard, le collectionneur de succès à Vichy, on avait heureusement le driver idéal. Et quand il s’associe avec son beau-frère Yannick-Henry, l’entreprise familiale prend tout son essor. Il restait à présenter la bonne jument. Ainsi débarquait entre Limagne et Bourbonnais Fantasia de Ligny pour enlever le troisième Quinté de sa carrière. A la manière des forts et en attaquant dans le tournant final bien que suivie comme son ombre par sa plus redoutable adversaire Fiesta du Belver. L’une et l’autre livreront un semblant de bataille que survolait sans émotion la fille de Ready Cash. Edteur la Ravelle, Favori de l’Iton et Era de Valadour s’inséraient ensuite dans la bonne combinaison. Bazire et Abrivard, deux VIP qui auront marqué les courses sur les bords de l’Allier. Si le premier nommé est resté durant neuf ans le recordman en nombre de succès sur une saison dans le petit joyau du Centre-est, Matthieu Abrivard l’avait délogé des hauteurs du tableau d’honneur en 2021 en totalisant vingt-sept gagnants. Il en est ce 5 juillet 2022 à vingt-six réalisations alors qu’il reste trois réunions avant la fermeture des lieux. Il va falloir d’ores et déjà réfléchir à un Prix Matthieu Abrivard !


Motu Fareone et bouches cousues
Publié le LUNDI 04 JUILLET 2022


Il lui aura suffi d’un Quinté pour goûter au plaisir d’un événement à part. Motu Fareone déroule aussi adroitement qu’elle a absorbé lundi les gros obstacles dans le cadre toujours aussi apaisant et romantique de l’hippodrome de Clairefontaine. Cependant, il n’y a pas eu place pour les sentiments sur le plat après une ultime difficulté que Anzorie passait en tête tout en l’accrochant légèrement, mais suffisamment pour que l’élève de David Cottin, toujours pointée dans le premier tiers du peloton, prenne un ascendant rapidement décisif.  Beryl Baie, compté à quatre longueurs bien que rarement décevant, empêchait Anzorie de constituer un jumelé au féminin tandis que Derby d’Eté, ayant un peu coincé aux abords du poteau, échouait d’un rien pour un accessit. Le spectacle était aussi en arrière-plan avec la cinquième place de Polinuit dont le dernier hectomètre ferait frissonner un blacktype de Chantilly. Le succès revient aussi au bienheureux Dylan Ubeda qui remplaçait au pied-levé Alain de Chitray. Qu’importe le jockey pour « Motu » qui, lors de ses quatre glorieuses a déjà emmené au poteau Geoffrey Ré, Stéphane Paillard, Thomas Journiac et donc Dylan Ubeda. Cette brave jument n’attend décidément rien des garçons…  


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