Soixante kilos sur le dos, un mauvais numéro dans les stalles, mais un cœur énorme. Voilà résumée la performance de Hooking dans le Quinté dimanche à Chantilly. Après avoir laissé bien des regrets il y a un mois à ParisLongchamp, le fils de Lope de Vega a vu cependant sa tâche simplifiée par le retour sur la selle de son plus fidèle associé, un certain Aurélien Lemaître avec qui il avait déjà empoché son premier gros handicap sur la pelouse du Bois de Boulogne. Complices, ils ont laissé Palmiro dérouler devant, souvent accompagné par Bazoques et Lettyt Fight. Ronaldo, quant à lui, ramenait le wagon de la troisième épaisseur dans lequel Hooking se montrait d’abord discret avant de passer la surmultipliée aux abords de la surface de réparation pour « crocheter » l’expérimenté El Manifico. Ronaldo, troisième, ne pouvait que constater la défaite après avoir effectué la majeure partie du boulot. Palmiro, est allé loin et n’abandonnait les accessits qu‘à une centaine de mètres de l’arrivée devant My Charming Prince. Philippe Decouz enlève son déjà troisième Quinté de l’année. Aurélien Lemaître offre pour sa part la passe décisive à Antoine Griezmann. Tout cela sous les yeux de Ronaldo. Le spectacle était encore sur la pelouse.

Pour la neuvième fois consécutive, le Prix Robert Papin, un Groupe II pour les pouliches et poulains de 2 ans, a échappé dimanche aux pur-sang entraînés en France. Ils avaient Waddle, mais ils préfèrent les « papinades ». Sur les 1200 mètres cantiliens, mieux vaut aller droit au but. Blackbeard aura survolé l’édition 2022 sans vraiment demander le soutien de Ioritz Mendizabal qui fait les beaux jours dans l’hexagone des entraînements britanniques. Réticent pour entrer en piste, facétieux au moment de l’entrée dans les boîtes, la machine réglée par Aidan O ’Brien n’est pas la mieux sortie des stalles mais s’est finalement, sur sa vitesse de base, installée en tête. Les Français Belbek et Lova l’ont marqué à la culotte, mais ne verront ensuite que son postérieur s’éloigner au fil des foulées. Seul The Antarctic, a essayé de refaire quelques longueurs, en vain, pour un jumelé portant l’emblème du trèfle. André Fabre, notre collectionneur de Groupes, n’a toujours pas remporté le « Papin ». Au contraire d’Aidan O’Brien déjà victorieux en 1999 avec Rossini. C’est une évidence ce classique nous tourne le dos.  

Avec seulement douze partants, le Prix de la Porte Chaillot avait pourtant samedi à Enghien un parfum d’événement. Le manque d’engagés aura néanmoins quelque part privé Fine Colline de son troisième Quinté. Car à Enghien, la petite perle de Matthieu Abrivard terrasse tout sur son passage. L’an passé, le bon Vlad Del Ronco y avait déjà laissé quelques plumes. Près d’un an plus tard, la fille de Village Mystic a ajouté Diégo de Cahot et Eileen à son tableau de chasse au terme d’une lutte à trois qui n’avait rien rendu de son verdict à cinquante mètres du but. Eddy du Vivier qui venait de faire transpirer Elie de Beaufour à Vichy a pour sa part connu un superbe passage à mi-ligne droite sans pouvoir le prolonger. Il échouait quatrième loin du trio. Après deux mois d’absence, Fine Colline rappelle qu’elle avant tout une vraie sprinteuse. Le PMU pourrait lui attribuer, comme sur d’autres podiums, le maillot vert. Cette chic jument reste désormais sur trois succès consécutifs sur l’anneau du Plateau de Soisy… sans véritablement se mettre, comme son driver, en « danseuse ».

Le Prix de la Porte de Sèvres, Quinté refuge samedi à Enghien, permettait aux vieux routards du circuit, avec ses 57 000€ d’allocations, de se constituer un bout de retraite par capitalisation. Destinée aux seuls 9 et 10 ans, l’épreuve a vu Dolavis s’imposer pour la première fois de sa carrière en région parisienne. Il n’y pas d’âge pour inscrire à son palmarès une victoire capitale. Son entraîneur-driver, Jean-François Senet n’a eu qu’à suivre la progression en seconde épaisseur de Duc du Chêne pour se rapprocher dans la ligne d’en face avant de déboiter en pleine piste pour assommer Crack Atout et Duang Taa. Si le favori Dorum Beam lâchait prise au début de la ligne droite, Duc du Chêne s’accrochait à la quatrième place aux dépens de Drago de Tilou qui pourrait selon la tradition belge prendre la Nationale 7 vers la Riviera. Jean-François Senet estampille le septième Quinté de carrière trois semaines après la deuxième place de Inès des Rioults dans le Prix du Président de la République. L’homme de Jerka de Janeiro (il y a déjà 20 ans) et de Sire da la Creuse n’a décidément rien perdu de sa superbe.