Idylle Speed met les poings sur les I ![]() Ready Cash, Timoko, Bold Eagle, Face Time Bourbon,… le Critérium des 3 ans a révélé depuis une bonne dizaine d’années des poulains qui, par la suite, ont grandi dans le cœur des amoureux des courses. Rejoindre ce prestigieux palmarès était dimanche à la portée de quinze candidats dont les favoris Italiano Vero et Izoard Védaquais, ce dernier restant sur la bagatelle de douze victoires en douze apparitions. Deux Allaire favoris. Rien de bien neuf chez les jeunes sujets me direz-vous. Et pourtant, même s’ils ont tour à tour animé l’épreuve à un train d’enfer, Idylle Speed a intégré la ligne droite, cinquième, sans sembler se satisfaire de quelques miettes. Izoard Vedaquais était tout proche de conserver son invincibilité mais dans un changement de jambe peu ordinaire, celle qui était la partenaire de Jean-Michel Bazire a mis les poings sur la génération des « I » pour dédier un premier Groupe I à son mentor François-Pierre Bossuet qui tient, sans oublier Havanaise victorieuse de son second Groupe II dimanche dernier, deux produits étoilés. Izoard Vedaquais, dont la musique se résumait à un refrain, aura d’autres occasions de chanter tout comme Idéal Ligneries, troisième de ce premier Groupe I du Meeting d’hiver de Vincennes. Un quart de siècle après Fleuron Perrine et Gavroche Perrine, François-Pierre imite Jean-Baptiste, son papa. « Je suis fer de commencer ce qu’il a réussi » se confiait-il à chaud. Les Bossuet et les courses, c’est bien plus qu’une simple idylle.
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Marcello Wibb l’éternel puncheur ![]() Samedi, dans le Prix Michel-Thoury à Vincennes, Marcello Wibb a encore gagné par ko. Pour la quatrième fois consécutive dans le temple du trot. Sprinteur, lutteur, puncheur, les qualificatifs définissant le petit joyau des frères Martens pourraient noircir des pages entières. Sans Christophe pour l’accompagner, en pèlerinage à Cagnes, mais avec Eric Raffin dans le fiacre, qu’Epsom d’Herfraie n’avait visiblement pas rassasié la veille. Totalement repris une fois les ailes de la voiture repliées, « Marcello », avec son numéro un, aurait pu longtemps subir dans le ventre mou du peloton. Mais avec le pilote vendéen chaque contexte trouve sa solution. Et c’était même incroyablement joué puisque son partenaire profitait du fauteuil arrière de Tjacko Zaz pour progresser avant de lui livrer une lutte sans merci dans l’épilogue. Après son camarade d’écurie Fifty Five Bond, après Helena di Quattro et Zerozerosette Gar, Marcello Wibb accroche à son tableau de chasse le grand « Tjacko » toujours aussi ingambe malgré ses 9 ans. Equinoxe, longtemps contré par Copsi dans le parcours, se rabattait sur le dernier accessit conservé de justesse sous la pression de Helena di Quattro. Marcello, lui, défie déjà quiconque de monter sur le ring de Gravelle pour lui subtiliser sa ceinture.
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Epsom d’Herfraie tête de série ![]() Un euro et des brouettes… signe d’extrême confiance dans un Quinté +. Mais après course, tout le monde s’accordait à dire que ce Epsom d’Herfraie méritait amplement, vendredi à Vincennes, d’être considéré comme l’épouvantail du Prix de Tourcoing. Au prix d’une vertigineuse descente, le partenaire d’Eric Raffin mettait en sourdine Eole du Prieuré et Elu du Dompierre en plaine, puis imprimait sa cadence dans la montée avant de traverser la ligne droite sans donner l’impression de forcer alors que ses adversaires arrivaient au bout de leur effort. Jean-Michel Baudouin peut réveillonner tranquille à Noël et attendre sereinement le 31 décembre, date du prochain objectif du fils de Rieussec. Duc d’Idée, comme souvent, était l’invité de dernière minute pour s’octroyer l’accessit d‘honneur en disposant à l’issue d’une belle conclusion de Eagle Pass, avec qui Benjamin Rochard a dû slalomer, et du protégé de David Haon Elu de Dompierre. Une de plus pour Eric Raffin dans sa folle course au record de victoires sur une année. Et si Epsom revenait à point nommé pour parvenir à son objectif ?
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Axel Lepage dans la douceur de l’hiver ![]() Serge Foucher a révélé une nouvelle pépite. Lundi, Axel Lepage a signé à 18 ans, en selle sur Halite, le premier succès de sa carrière sur les obstacles cagnois. Rencontre avec un Breton, Mayennais d’adoption depuis près d’un an, qui envisage depuis son plus jeune âge, sans pour autant être du milieu des courses, de devenir un abonné de l’hippodrome d’Auteuil.
Lundi à Cagnes-sur-Mer, Axel Lepage remportait la première victoire de sa carrière sur Halite, un représentant de Serge Foucher. Un mois seulement après ses débuts en compétition. Un événement qui marque une vie. Qui forge un champion à l’aube d’une carrière. Qui récompense bien souvent de longs mois d’apprentissage, de travaux répétitifs à l’écurie ou sur les pistes au petit matin. Un jour totalement différent, même si ce Breton de 18 ans aurait préféré qu’il se termine autrement pour déguster le nectar de l’hippisme. « J’ai appris beaucoup de choses en compagnie de Halite. Je l’ai dressé sur les obstacles. Il a fallu qu’on apprenne à se connaître car à la base ce n’était pas un cheval si facile. Cette première victoire nous récompensait quelque part l’un et l’autre. Malheureusement, le fait qu’il soit réclamé à l’issue de la course m’a fait un pincement au cœur. Il s’était imposé ce jour-là avec beaucoup de classe », rappelait Axel rencontré mercredi après ses quatre traditionnels lots du matin sous le soleil azuréen. « Vu le temps qu’on a ici sur la Riviera, je n’aurai pas connu l’hiver. Participer au Meeting d’obstacle est pour moi une réelle opportunité. Je n’en tirerai que du bénéfice. Je m’y sens à l’aise et je tiens à remercier Serge Foucher qui avant d’être un patron est un super entraîneur. Un formateur également reconnu. L’hiver sur la Riviera c’est tout pour lui. Un passage incontournable où il affiche une belle réussite. J’ai aussi la chance de travailler en compagnie d’Adrien Mérienne qui monte deux lots pour nous et m’apporte un maximum de conseils. J’en apprends tous les jours », poursuit le jeune-jockey dont les débuts n’ont pourtant pas toujours été si simples. « J’ai en effet un peu galéré avant de pouvoir monter en course. Chez Ludovic Gadbin, mon premier employeur, j’aurai dû faire mes armes dans des courses-école mais avec le covid tout a été remis en question. Puis j’ai intégré l’écurie de Yannick Fertillet durant quatre mois avant son départ à la retraite. Plutôt que de me laisser dans l’embarras, il m’a conseillé de rejoindre son ami Serge Foucher. Et c’est ainsi que je suis arrivé il y a un peu moins d’un an à Senonnes. A quelque chose près, la Mayenne, au niveau climat, c’est un peu la Bretagne ». Jonathan Plouganou pour idole En dernière année de Bac Pro au CFA de Laval, Axel a presque déjà touché au but. Les rêves sont, parait-il, faits pour être vécus. Encore faut-il s’en donner les moyens… Le genre de challenge qui n’a jamais fait peur au Morbihannais. « J’ai toujours voulu devenir jockey. Auteuil a très vite été pour moi un paradis à atteindre. Un jour, sur l’hippodrome de Ploërmel, alors que je devais avoir 10 ou 11 ans, il y avait des courses de poneys. J’ai dit à papa c’est ça que je veux faire l’année prochaine. Et c’est parti de là. J’allais pouvoir enfin découvrir les sensations de mes idoles, notamment de Jonathan Plouganou pour qui j’ai toujours eu beaucoup d’admiration. Mon père a été derrière moi à me pousser, à m’encourager. Sans être d’une famille du milieu des courses, papa est aux premières loges pour travailler mon mental. Quant à ma mère, c’est ma meilleure supportrice sans rien y connaître. Après ma victoire, mon père m’a téléphoné pour me dire qu’il y avait de gros travaux à prévoir à la maison. A force de sauter au plafond ta mère a tout cassé », en rit-il encore en acteur majeur d’un enchantement familial. En conservant la tête froide. Tout va si vite pour un jockey d’obstacle. Ne dit-on pas du reste qu’une chute appelle un gagnant ? Axel, maître dans l’originalité, a fait tout le contraire. Après la joie des balances avec Halite, il a aussi connu la peine d’être « balancé » quelques heures plus tard dans la ligne du bord de mer par Labelle Kaillila. « On redescend vite de son petit nuage dans cette discipline. C’est pourquoi il faut vivre au jour le jour. On ne sait pas de quoi demain sera fait ». Avec la Riviera pour toile de fond, Axel Lepage apprécie chaque instant à sa juste mesure. Comme il a pleinement savouré chaque étape de son parcours. « Partout où j’ai pu passer, que ce soit chez Ludovic Gadbin, Yannick Fertillet ou Serge Foucher, j’ai vécu avec mes collègues d’écuries des moments magiques. Se sentir bien dans son environnement professionnel est essentiel pour progresser. J’aime profiter de ces petites parenthèses de la vie entre copains, me faire un petit resto avec eux de temps en temps. J’essaie de cultiver une bonne ambiance autour de moi, je ne suis pas un homme de conflits. Si j’ai pu apprécier ma première victoire lundi, je dois beaucoup à chacun mais également au propriétaire de Halite, monsieur Cotteverte. J’ai eu une grosse pensée pour lui au moment de la réclamation de son cheval. Mais c’est le jeu ! Il avait suggéré à mon patron de faire confiance aux apprentis afin qu’ils puissent progresser. Tous les propriétaires n’ont pas ce discours. Je ne le remercierai jamais assez ». Fabrice Rougier |
Mowaeva en constants progrès ![]() Il était difficile de reprocher quoi que ce soit à Mowaeva avant l’ouverture des boîtes dans le Quinté, le Prix de la Suisse Normande, disputé jeudi à Deauville. A créditer de deux premières compositions dans les gros handicaps en tout point mélodieuses (4e et 2e), déjà vainqueur à deux reprises sur les 1300 m PSF normands, monté par un Grégory Benoist qui enchaîne cette année les Quintés aussi vite que les lots du matin, le pensionnaire du Tchèque Vaclav Luka n’avait réellement besoin que d’un bon parcours. Patiemment monté dans le premier tiers du peloton, Mowaeva laissait s’époumonner l’animateur Baileys Blues avant de changer de braquet à mi-ligne droite pour rapidement confirmer son statut de favori. Derrière, les outsiders se taillaient la part du lion, Marie’s Picnic et J’Aurais Du repoussant de justesse l’attaque acérée de l’étonnant Vautrin en pleine piste. Il y a quatre mois, seulement, Mowaeva s’imposait ici-même à réclamer. Il avait à cette occasion été défendu 21 050 € par ses propriétaires. Le fils de Evasive ne sait depuis comment les remercier pour cette fidélité.
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Harina Dream, le coup parfait de L.-M. David ![]() Jument douée, quatrième au niveau Groupe II cet été sur le Grande Piste de Vincennes, Harina Dream revenait aux affaires en version course après deux sorties préparatoires en conservant ses fers. Seulement, la pouliche entraînée par Laurent-Michel David ne voyait pas forcément d’un bon œil la présence de Halicia Bella, en gros retard de gains, et de Hurella qui retrouvait Jean-Michel Bazire pour l’une de ses plus belles courses de l’hiver. Pas simple ! Alors, le mentor de l’Orne a jugé que la meilleure défense serait l’attaque. Bénéficiant du train endiablé imposé par Halowie Renardier, Harina Dream intégrait le peloton des échappées puis profitait de la descente pour gérer l’épreuve à sa guise. Hurella et Halicia Bella avaient beau se rapprocher dans le tournant final, rien n’y fera puisque la « Dream », fruit de l’élevage maison, reprenait un départ dans la ligne droite pour l’emporter entre classe et désinvolture. Laurent-Michel David a réussi son coup sur toute la ligne et pose avec dextérité la cerise sur le gâteau à l’issue d’une somptueuse année pour son écurie. Halicia Bella, bien qu’évoluant rapprochée, toisait Hurella sur le poteau dans le sprint à la deuxième place, détachées de Harmonie Mérité et de Hannah.
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Hêtre Rouge balaie l’opposition ![]() Mardi, à Pau, alors qu’un coup sur l’antérieur nécessitait le feu vert du vétérinaire pour Baronne du Berlais, on sentait déjà un Hêtre Rouge très concerné pour son retour sur les balais alors que les quatorze protagonistes du Quinté tournaient en attendant le départ. C’est en effet ici, au Pont-Long, que le protégé d’Erwan Grall venait de signer un nouveau succès sur le steeple il y a dix jours. Mais qu’ils soient gros ou petits, les obstacles du Béarn n’ont plus aucun secret pour lui. Et ce n’était pas une surprise de voir Geoffrey Ré conduire le peloton dès l’accord du starter. Avalant les mètres avec gourmandise et les obstacles avec une extrême délicatesse, Hêtre Rouge opérait sa sélection en face et sortait du tournant final détaché en compagnie de la surprenante Una Granda Storia qui ne s’était jusque-là fait mousser dans les réclamers. Sur le plat, l’élève de David Cottin n’avait plus qu’à conserver l’accessit d’honneur, Hêtre Rouge, judicieusement préparé pour cet objectif, ayant depuis bien longtemps mis ses camarades dans le rouge. Alex du Pin, autre extrême outsider, le robuste Hyghliner Great et le top weight Hokusai Vallis suivaient dans une hiérarchie bien établie. Hêtre Rouge remporte enfin son Quinté après deux essais au printemps à Auteuil qui s’étaient soldés par deux chutes à l’ultime difficulté alors qu’il paraissait dominer la situation. On ne peut pas toujours manquer de « Pau ».
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