Circe démunit Home Sweet Home de son titre ![]() Après deux parcours de rentrée, Home Sweet Home revenait dimanche à la maison à quelques encablures du Bois de Boulogne. Elle reconnaissait dans les allées parisiennes l’Anglaise Afterglow, désormais entraînée en France par Henri-Alex Pantall, qui venait de lui passer une bonne longueur à Nantes. Une tâche de surcroît mathématiquement compliquée puisque la représentante de Christophe Lotoux rendait un total de onze livres supplémentaires à sa rivale en revenant « boxer » dans les handicaps. Mais au Val d’Or, où elle avait remporté la moitié de ses victoires, Home Sweet Home n’est plus la même. Et la revanche à bien eu lieu face à Afterglow, cela dit très malheureuse à l’entrée de la ligne droite alors qu’elle cherchait l’appui du rail extérieur. Obligée de repiquer en pleine piste, l’associée de Ioritz Mendizabal terminait remarquablement, mais sans pouvoir s’inviter dans la courte lutte qui avait opposé la tenante du titre et… Circe, après un parcours aux petits oignons qu’a longuement laissé mijoter Eddy Hardouin pour le servir bien chaud aux balances aux propriétaires du Nbh Racing, déjà gâtés dans cette catégorie par leur poulain Brok. Jean-Marie Béguigné s’accapare ainsi le Prix de l’élevage 2021 comme avec Adjuvence en 2007. Les années défilent sans que les meilleurs ne filent.
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Antoine Dabouis et les big bisous de Quarlos ![]() Un samedi sur deux Le Veinard vous convie dans la cour d’un professionnel. Dimanche, sur l’hippodrome de Saumur, détriplé, le Prix du Château de Saumur a rendu un verdict sans appel pour la partie adverse. Antoine Dabouis, au sulky ce jour-là, a été bon juge. Son père, Michel, qui entraîne une petite écurie de vingt trotteurs aptes à la compétition, magistral. Alors, forcément, le retour dans la Sarthe s’effectuait en sifflant. « C’est le premier coup de trois de ma carrière. Trois sur trois, ça veut dire que le camion était bon (rires). Haldo était avant le coup le plus sûr car il venait de bien se comporter à Rambouillet. On sait aussi que Hamlet de Calvi a une grosse pointe de vitesse dès lors qu’il est préservé. Il pourrait avoir des ambitions à Vincennes, mais nous allons peut-être faire le choix d’attendre l’hiver prochain. Il commence à peine à prendre de la force, on ne va pas jouer aux durs et plutôt viser l’hiver de ses 5 ans. Quant à Horizon Jasma, un peu en méforme et sans avoir eu trop de chance cette année, il valait toutefois mieux que ce qu’il avait montré le dernier coup. Quand ça se passe comme ça, on rejoint plus confiant les raquettes de départ ». Antoine Dabouis est comblé. Cette réunion disputée dans le Maine-et-Loire est le reflet d’une saison en tout point réussie. « A ce stade de l’année, on a déjà réalisé notre meilleur score en nombre de victoires depuis les débuts de papa. Quand on concrétise, cela veut dire que le boulot du matin se goupille bien, qu’il est soigné. On a une bonne équipe. C’est notre moteur. On disposait également de bons chevaux pour la province. Ils ont majoritairement répondu présent. Il y a tout lieu d’être satisfait ». Vingt-trois succès sous les ordres de Michel, quatre sous son propre entraînement, la cueillette fut bonne. Mais Antoine a bien plus encore d’ambitions. « J’ai commencé l’entraînement cette année et petit à petit j’espère voir évoluer mon effectif. Tout en conservant bien entendu cette solidarité entre père et fils ». S’il est un pilier sur lequel les Sarthois s’appuient c’est évidemment l’élevage. Une tradition familiale portée en cette période par Quarlos qui avait, au début des années 2010, offert trois Groupes à son entourage. « Il nous a procuré tellement de joie en piste. Gagner avec ses fils c’est génial, très valorisant. On l’a gardé à l’écurie. Il est toujours à la même place. Son quotidien n’a jamais réellement été bousculé depuis son arrêt. On en prend soin et il nous le rend bien. C’est vraiment un amour de cheval », reprend le pilote maison qui a aussi sous sa coupe Bleu de Star er Echo de Star. « Ces deux poulains sont issus de ma première poulinière, Star de Meljac. Bleu représente la gentillesse. Il fait toutes ses courses. Echo est doué. Il suffit juste de savoir gérer ses pics de forme ».
Falco Fleuri dès lundi à Laval Autre beau bébé, ayant réussi au niveau semi-classique, Everly réalisera une rentrée à l’attelé le 1er novembre à Pontchâteau. « Après sa deuxième place cet hiver, elle a connu un souci au niveau du paturon. On a préféré prendre notre temps. La jument a l’air en forme et si ses problèmes de santé ne la rattrapent pas, elle devrait réaliser une bonne saison. On est constamment sur le fil du rasoir car elle de santé fragile. Dans la même génération, Epicure s’est retrouvé enfermé à Segré. Sans nos incidents de parcours, il aurait été sûr troisième. Il est pleine peau et semble en mesure de se placer à Vincennes. Erdeven Thonic effectuera lui aussi sa rentrée le 1er novembre. Il revient dans le même état de forme que lors de son succès l’an dernier à pareille époque. Emily de Meljac est une gentille jument pour apprentis. On disposera aussi de quelques bons engagements en amateurs à Paris. C’est la jument maniable et sympa faite pour ça. Chayanne de Calvi alternera les deux disciplines. Elle n’a peut-être pas une marge folle pour gagner, mais des places ne lui seront pas interdites comme à Enghien récemment. Elle pourrait aussi se mettre en exergue en apprentis. Filygan sera à surveiller dans les courses PMU. Falco Fleuri est une super acquisition. On le reverra dès lundi bien placé au premier poteau à Laval. On ne va pas trop tirer sur la corde cet hiver d’autant plus qu’il bénéficiera de bons engagements en tête en province l’an prochain. Fabuleuse Baby est régulière. Elle descendra à Lyon lundi avec Flash des Loyaux. Tous les deux s’élanceront en tête avec de bonnes chances. Flash travaille vraiment bien le matin et s’entend très bien avec Thomas Touchard. Gaudéo nous a déçus il y a trois semaines à Vincennes. On avait tout axé sur cette course depuis deux mois. D’ici fin novembre il aura une épreuve de rattrapage à Vincennes sur 2700 mètres. Ensuite on privilégiera les finales régionales des 5 ans à Paris. Haltesse fait son job depuis ses débuts. Volontaire, elle va à droite, à gauche, sur l’herbe et sur le sable. Elle est travailleuse et réalisera une belle carrière. On vient aussi de qualifier facilement au Meslay Islande Sam, une sœur de Biscuit Delavera, qui semble bien porter l’homme. Il faudra patienter jusqu’au mois de mai pour la voir en piste. On misait évidemment beaucoup cet hiver sur Everly, mais après cette longue interruption, cela devient plus compliqué. C’était selon nous une jument pour gagner le Président de la République. Sortir un cheval de notre élevage et gagner un Groupe I, bien sûr, on en rêve chaque matin ». Fabrice Rougier |
Amour du Mathan tient enfin son Groupe ![]() Vainqueur du Prix The Stomp, une listed visant à faire monter la pression avant le grand rendez-vous du Putois, Roi Mage, un peu comme chez lui dans l’Oise, a d’emblée voulu montrer les dents, samedi, dans le Grand Steeple-chase de Compiègne. Après un départ sur les chapeaux de roue, l’élève de Luc Gabeur n’a par la suite jamais réduit la cadence donnant à ce Groupe II, disputé pour la première fois sur 4100 mètres (au lieu de 4900m) un indéniable coup de fouet. Cependant, Amour du Mathan l’avait toujours chatouillé en compagnie de Corazones. Ce n’est qu’entre les deux obstacles que Pierre Dubourg passait à l’action pour se mettre définitivement à l’abri des retours conjugués de Flying Startandco et de Grandeur Nature. Le fils de Saint des Saints, évoluant pour la casaque de Jean-Marie Baradeau, trouve ainsi la récompense à sa régularité sur l’hippodrome de Compiègne en s’adjugeant le premier Groupe de sa carrière. Arnaud Chaillé-Chaillé, son excellent mentor, lui, ne les compte plus. Il était déjà du reste le tenant du titre de ce monument de l’obstacle avec Matfog.
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Prix Céréaliste : Ferblue gagne son avoine ![]() Il y avait Gaboriot, très plébiscité, Gardez la Monnaie, malheureuse à sa dernière course, et Ferblue, qui montre depuis un an quelques capacités sur les obstacles tout en pouvant se targuer d’avoir battu Galleo Conti, certes à l’occasion d’une rentrée, cet été à Dieppe. Trois représentants de François Nicolle sur… douze partants, samedi, au départ du Quinté de Compiègne, le Prix Céréaliste. Avec si peu de participants, bien compliqué pour les turfistes de se faire du blé. Mais (et non pas maïs) Lucas Zuliani, qui montait le moins suivi des trois « Nicolle », en l’occurrence Ferblue, apportait sa modeste contribution pour faire fredonner, n’allons pas jusqu’à dire chanter, les rapports. Longtemps dans l’anonymat d’un peloton compact, le tout jeune jockey entamait son rapproché dans le tournant final, talonnait Bubble Blue, Gilou Cat et Geelong Sport, qui négligeait l’ultime difficulté, avant de fondre sur l’associé de Kilian Dubourg et de le dominer à son intérieur pour enlever confortablement, dans un terrain pénible, son premier Quinté de trois longueurs et demi. Comme le préciserait votre artisan-boulanger, il y avait lui… et l’épeautre.
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Cédric Rossi : Je pourrais tuer un être humain, mais jamais un cheval ![]() Photo Jean-Michel Tempier
2021 restera une année particulière pour Cédric Rossi qui y aura remporté ses deux premiers Groupe I, dont un à Ascot dans les Champion Stakes. Au lendemain d’un retentissant coup de quatre sur ses terres phocéennes, l’entraîneur de Calas nous a accordé un entretien au bord des pistes. Avec cette franchise qui le caractérise, mais sans quitter ses pur-sang des yeux. Ils sont bien plus que des pensionnaires. Ils font partie de la famille. Mardi 26 octobre, 10 heures. Centre d’entraînement de Calas. Le soleil diffuse à peine ses premières chaleurs. Cédric Rossi est comme chaque matin en bord de piste. Attentif, très concerné. Chaque cheval est scruté, chaque lot est suivi de très près. A quelques encablures du Vélodrome, la ferveur est la même. Un bon galop se résumerait presque à une chevauchée fantastique de Dimitri Payet. Seule la pelouse change. Sur les Plaines de l’Arbois, l’herbe est plus verte qu’ailleurs. A 20 kilomètres au Nord-ouest de la cité phocéenne, si les professionnels du galop ne peuvent scander qu’ils seront à jamais les premiers, ils ont bel et bien rattrapé leur retard sur les écuries parisiennes. Et les résultats se traduisent dans la détermination. « Marvin, on fait tous un petit canter pour finir », « Franck, tu fais un bon galop de chasse ». Cédric étire ses cordes vocales quitte à perturber la quiétude de cet espace naturel qui vous sort du temps. « J’ai cette chance d’avoir de bons piliers qui sont depuis des années à mes côtés. Je peux compter sur eux en toutes circonstances. L’inverse est également vrai. C’est quand même en grande partie grâce à eux si l’on est là aujourd’hui. On ne s’occupe jamais de soixante chevaux tout seul. D’autant plus que je ne les monte pas », glisse le meneur de jeu. Rien ne laisse supposer que le mentor marseillais en a gagné quatre la veille dans son fief de Borély. Et pourtant, loin des classiques parisiens ou d’Ascot, cette réunion avait des airs de fête pour l’écurie. Sa Tuna y avait enlevé le Handicap de Marseille pour la casaque familiale de l’Ecurie du Sud, Blue Wings avait enchaîné en faisant sien le Prix Delahante, le Graal pour les 2 ans du Sud-est, avant que We Ride The World et Roxy Music se présentent pour corser l’addition. Un menu quatre étoiles. Cédric Rossi l’a déjà avalé, presque digéré. Impassible, comme toujours. « Je dégage rarement des émotions. Un coup de quatre ne change rien. Je suis peut-être un peu plus sollicité en raison des résultats, mais je garderai avant tout mes clients. Je jouerai toujours à fond la carte du respect et de la fidélité. Les chevaux sont bien à l’heure actuelle. Ils ont également fait face à de bons engagements. On possède des 2 ans qui ont du pétrole. Je pense que Blue Wings sera du reste ma future crack. Je l’adore. Quand on entraîne bien ses chevaux, ils sont mieux dans leurs têtes », analyse l’un des fers de lance de la nouvelle génération en PACA. Près de 2 millions glanés sur les hippodromes de l’hexagone rien que pour l’année en cours. Et seulement une quarantaine de soldats prêts à courir dispersés dans une soixantaine de boxes. Un début d’année pourtant compliqué Un bilan hallucinant, surtout après une entame de saison que Cédric n’est pas prêt d’oublier. « Quand j’ai gagné début janvier à Deauville avec Satorie, 48 heures plus tard les trois-quarts de mon effectif est tombé malade. Je peux vous garantir qu’on revient de très loin. J’ai cru tout perdre », poursuit-il. Cédric en « marronne » encore, pour reprendre le vocabulaire du pied des calanques. Lui, si attaché à sa cavalerie. « Mes chevaux font partie intégrante de ma famille. Ils sont si innocents. Ils sont là parce qu’on leur demande. Si on ne les met pas en confiance avant d’aller au combat, mieux vaut arrêter ce métier. Vous savez, je pourrais tuer un être humain, jamais un cheval. L’homme est quand même la pire des races. Il peut tellement faire de mal. Il y a des personnes, que je ne citerai pas, des gens y compris avec qui tu as été bienveillant, qui seront toujours là pour te casser en deux. Comme on dit l’ignorance devient alors le meilleur des mépris ». Pour chasser au grand galop ses idées noires, le technicien se réfugie auprès des siens. Derrière ses pensionnaires en premier. Il conduit le camion, il marche ses compétiteurs lors de l’avant-course, il leur parle, les caresse, les rassure. Qu’importe s’ils quittent le rond de présentation pour un réclamer ou un Groupe I. Ainsi passent les jours. A vitesse grand V. « Hier, j’ai redescendu Skazino qui courait le Royal Oak dimanche à ParisLongchamp. Samedi j’étais à Saint-Cloud. En 48 heures, j’ai dû dormir trois heures. Alors j’ai pris la décision de ne pas remonter jeudi à Paris pour accompagner Belgian Prince. J’irai à la pêche. Ce week-end, je partirai voir mes amis au Lavandou pour faire quelques parties de boules. Je n’ai pas besoin de grand-chose, juste de m’offrir quelques parenthèses de plaisir avec ceux que j’aime, avec mon tonton Michel ». Cédric trouve son exutoire dans la proximité. « Cette valeur travail j’essaie de l’inculquer à mes enfants » Avec une famille soudée en toile de fond. Des parents attentifs (Jacques, son papa s’affairant du reste encore à l’administratif de l’écurie), une femme sur qui il peut s’appuyer dans chaque décision, deux beaux garçons pas peu fiers de parfois conduire leur papa aux balances,… les fondations jouissent d’une stabilité absolue. Et pourtant, Cédric désirerait apporter à son petit monde bien plus encore. « Le boulot, le boulot, le boulot,… On travaille tellement pour gagner. Une victoire résume l’assiduité. On a une vie pas de misère, parce qu’on gagne quand même un peu d’argent, mais il faut constamment opérer des choix. J’ai vécu ça petit. Quand je jouais au foot ou au tennis le week-end, mon papa n’était pas là pour me supporter. Ce travail est tellement prenant, exigeant. Si on l’a choisi c’est seulement pour gagner. Et pour y parvenir, il faut s’en donner les moyens. Mon papa m’a dit un jour « je ne vous ai jamais vu grandir ». Mais à ce que je sache, on a quand même eu avec mon frère Charley une enfance exceptionnelle. On est partis au Club Med, on voulait des Air Max, on allait s’acheter des Air Max, on demandait un nouveau vélo, on l’avait dans la foulée. Cette valeur travail, j’essaie de l’inculquer à Cendro et Alessio mes deux fils. Je leur répète sans cesse que si je ne suis pas là, c’est parce que je suis parti travailler. Pour que vous ne manquiez de rien. J’ai toujours eu pour modèles des personnes qui sont parties de rien, comme le Chef, monsieur Jean-Pierre Dubois, avant de construire un empire. On est parfois obligé de briser certaines choses à côté. Malheureusement, on ne fait pas un métier de 35 heures. On travaille avec des animaux, du vivant. Je reste un papa poule, oui, mais je pourrai faire encore mieux. Ma femme Paola incarne aussi cette réussite. Elle travaille avec moi tous les jours, je me repose beaucoup sur elle. On ne part jamais en vacances. Seulement deux années d’affilée en Corse pour une grosse semaine. Partir, certes, sans jamais se vider la tête. Il y a les engagements à respecter, les propriétaires à informer, les problèmes à l’écurie. La dernière fois, on était encore sur le bateau, je n’avais pas posé le pied sur l’île qu’un gars de mon écurie s’était fait « taper » par un cheval. Et nous voilà vite replongés dans le contexte ». Une vie débridée. Mais les chevaux lui envoient tant de sincérité en retour. L’année 2021 a bien été celle de Cédric Rossi. Une victoire de Groupe I dans le Prix de l’Opéra avec Rougir, l’avènement de Skazino et de Purplepay au plus haut niveau,… l’armée marseillaise est au garde-à-vous. Un vrai Marseillais fidèle à ses racines Sans oublier Sealiway qui revenait le 16 octobre d’Ascot fort des Champion Stakes. Royal ! « Battre les Anglais chez eux c’est sympa. Mon oncle, Frédéric, aurait peut-être fait pareil. Je n’ai rien inventé. Mais c’est beau. On est surpris d’évoluer au milieu de gens passionnés, au contraire de certains turfistes qu’on croise ici. Alors qu’on se promenait, bien avant la course, un mec m’a même abordé pour me demander un autographe. Du coup « Barza » et ma femme se sont un peu moqués de moi. Même si on a gagné à l’extérieur, tout le monde nous acclamait, nous lâchait des bravos. C’était incroyable. En France, quand les Anglais gagnent, on ne leur prête pas une telle attention. Il faudrait peut-être quelquefois se remettre en question », préconise t’il, fair-play et agacé. Cédric ne mâche jamais ses mots. Son côté « nounours ». « Je peux être très gentil, et je pense profondément que je suis un gentil garçon, mais après je peux être… disons que j’ai des bons et des mauvais côtés. Je m’emporte vite. Très vite. Je suis un peu foufou (rires), ou plutôt sanguin. Un vrai Marseillais. Ne me parlez pas du reste pas d’un ailleurs. Si mon petit frère Charley s’était à une époque « expatrié », moi, je suis toujours resté fidèle à mes racines, mis à part dans ma jeunesse où je suis monté en Normandie effectuer quelques stages chez Jean-Etienne Dubois. Mais je suis vite revenu sur mes terres ». Un petit clin d’œil au trot, discipline dans laquelle il avait tour à tour démarré sa carrière chez les regrettés Louis Haret, François-Régis Le Vexier et Roland Jaffrelot. « Du reste Yannick-Alain Briand et David Bekaert m’ont téléphoné dimanche après la course de Skazino. J’ai conservé beaucoup d’amis dans le milieu des trotteurs. Je pourrai aussi citer David Alexandre, Stéphane Cingland,… J’envisage du reste de me (re)lancer et d’acquérir un trotteur. On peut aussi parfois se faire plaisir, même s’il ne reste pas beaucoup de place dans ma vie ». En effet, Cagnes approche déjà. Moment idéal pour lancer quelques carrières. « On essaie de préparer les jeunes pour le meeting. Il y en aura un wagon. Je pense à Heliopolis, Max Verst,… un frère de Belgian Gentleman aussi que j’aime beaucoup ». Tout est planifié pour repartir sur une année 2022 aussi riche que celle en cours. « Le but est de toujours essayer de faire mieux d’une année sur l’autre. Mais la barre est haute. Je ne sais pas comment je vais m’y prendre. Je me suis lancé le défi de gagner l’Arc avec Sealiway. La famille Chehboub le mériterait tant pour son investissement. C’est jouable. Il lui manquait une vraie course cette année. Il l’a démontré la fois suivante à Ascot. On va prendre le programme comme il vient en allant en Asie, puis peut-être à Dubaï ou en Arabie Saoudite ». La Porte d’Aix et l’Arc de Triomphe, à l’architecture si semblable, n’ont jamais paru aussi proches. Fabrice Rougier
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Soho enivre ParisLongchamp ![]() Vous aimiez la ligne du Prix de Jouvence, le 1er octobre à Saint-Cloud, alors vous aviez certainement les bonnes bases jeudi à ParisLongchamp. Belgian Prince, troisième ce jour-là, devançait Soho et Lettyt Storm. Ces trois stayers se retrouvaient dans un terrain très souple avec deux cents mètres de moins. Mais au final, ils auront presque été indissociables. Sur la fiche technique du moins, car sur la piste l’élève de Sarah Steinberg a réalisé un véritable cavalier seul, de bout en bout, pour l’un des plus faciles succès de la carrière de Cristian Demuro. On a longtemps cru que Baratin s’inscrirait bon deuxième pour sa rentrée, mais les attentistes l’absorbaient à cinquante mètres du miroir. Mister Nino, cheval de classe du lot, sous 62 kg, enlevait un sprint à trois aux dépens de Belgian Prince et de Lettyt Storm qui saisissait après photo cette quatrième place qu’espérait en lot de consolation l’associé d’Olivier Peslier. ParisLongchamp achevait ainsi sa dernière composition de l’année par une victoire de Quinté allemande. Vingt-cinq jours seulement après l’Arc de Triomphe de Marcel Weiss et de Rene Piechulek. Auf Wiedersehen.
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Qui va piano va Equiano ![]() Ses déplacements dans la Capitale sont éparses, mais l’entraîneur varois David Alexandre y manque rarement ses cibles. Surtout quand il est à la tête de Equiano, un trotteur qu’il récupérait à la sortie de l’hiver pour rapidement lui rebâtir un moral d’acier et une santé de fer. Totalement retrouvée cet été, la toute récente propriété d’Eric Lemaître enchaîne les performances depuis le début du mois. Après un premier Quinté récolté à Vincennes, une troisième place à ce niveau à Enghien dix jours plus tard, le fils de Rockfeller Center et de Sofia Thourjan (belles références !) revenait après repérages mercredi sur le Plateau de Soisy. Plus remonté que jamais ! Quand Gabriele Gelormini lui demandait un effort au bout de la ligne opposée, Equiano répondait franchement. Diwi d’Occagnes explosait, Enzo d’Azif, bien que déferré des quatre pieds pour la première fois, ne pouvait pas répondre et le représentant du Sud-est se détachait irrémédiablement pour vivre sur son avance, à l’instar d’un trotteur totalement déclassé. Le favori Farinelli Paulois jaillissait bien trop tard pour refaire son handicap. Duc d’Idée esquissait une petite faute après le drapeau à damiers cédant le dernier accessit à Fleuron d’Acadie, bien sage après deux désillusions. Emencourt Bléquin et Eusebio d’Héripré fermaient le ban. Qui va piano va Equiano ! David Alexandre, qui en connaît un rayon en termes de soins, l’a compris depuis longtemps.
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Stanzo assure un Max ![]() Voir Maxime Guyon s’imposer sous les couleurs Wertheimer n’a rien de surprenant. Ce qui l’est beaucoup plus, c’est la victoire de Stanzo mardi à Chantilly dans le Prix du Chêne du Coup de Foudre. Car non ! Le coup de foudre avec les turfistes n’avait pas vraiment eu lieu suite à sa dernière contre-performance de Saint-Cloud, à ce niveau, où le poulain n’avait été que l’ombre de lui-même. Plus délaissé cette fois, le protégé de Carlos Laffon-Parias allait pourtant démontrer, une nouvelle fois, que rien n’est jamais écrit à l’avance aux courses. Et encore moins dans les gros handicaps où il avait, depuis, perdu une livre. Dans un Quinté animé par J’aurais Du, il fallait patienter jusqu’au poteau des deux cents derniers mètres pour que la lutte fasse rage. Mickaël Forest, appuyé le long du rail, résistait longuement avant d’être absorbé par un nuage en pleine piste d’où sortait lauréat ce fameux Stanzo emmené sur un plateau par Griegos avant de le dominer non loin du but. Agapi Mia et Royaumont échouaient également de très peu devant le prompt J’aurai Du récompensé pour sa ténacité. Vainqueur lundi et mardi à Deauville, auteur d’un doublé jeudi à Lyon avant de remettre le couvert vendredi à Saint-Cloud et samedi à ParisLongchamp, sans oublier de ramener un succès de son déplacement dimanche à Toulouse, les jours se suivent et se ressemblent pour Maxime Guyon. Ne dit-on pas assurer un « Max » ?
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