Poly Grandchamp et Bertrand Lestrade héroïques ![]() Les 48 heures de l’obstacle à Auteuil auront tenu toutes leurs promesses. Et le quatrième Groupe I du week-end, le Prix La Haye Jousselyn nous a expédié dans une autre dimension. Un véritable bouquet final. Sans Docteur de Ballon, le lauréat de l’exercice 2020. Mais avec Bertrand Lestrade accompagnant cette fois Poly Grandchamp qui n’avait plus remporté la moindre course depuis un an et demi. A 9 ans, l’élève de François Nicolle a cloué le bec à tous ceux qui l’estimaient sur le déclin. Du mordant, il lui en a fallu pour repousser tout au long de la ligne droite le coriace Carriacou, vainqueur il y a deux ans du Grand Steeple-chase de Paris. Un face à face sans le favori Le Berry devenu spectateur, bien que troisième, dans cette course sélective où le peloton s’égrainait au fil des difficultés pour n’afficher que quatre concurrents, avec Figuero, en position de serre-file. Un surprenant Poly Grandchamp sur qui le temps n’a aucun effet à l’image de son jockey du jour qui réveille certaines mémoires quand le grand jour arrive. Bertrand Lestrade reste l’homme de la situation. En toutes circonstances, même quand il faut dépasser l’impossible. Mais Impossible n’est pas « Papot » dont l’écurie aura marqué ces deux belles journées d’automne. Les feuilles tombent, mais l’obstacle conserve ses racines.
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Kyrov et Gwen Richard n’ont pas tremblé ![]() Certes, il arrivait derrière les élastiques fort d’une récente victoire dans une course à conditions. Mais Kyrov avait tout de même de quoi être impressionné notamment aux côtés de Golden Sun, Imprenable et Sans Bruit qui venaient de se livrer bataille dans le Prix Georges de Talhouet-Roy (Grp. II). Gwen Richard, son jeune jockey, autant que lui du reste en découvrant sans pression, avec cette génération de 3 ans, le haut du pavé des courses d’obstacle. Alors, ensemble, ils ont pris leur courage à deux mains pour s'emparer des commandes dans le tournant final et enfoncer le clou un peu plus loin. Le poulain repartait en effet sur le plat en bon fils de Dark Angel, vainqueur en son temps de Groupe I à Newmarket. Même Golden Sun, son compagnon d’écurie, était surpris devant tant de désinvolture. Il dominait cependant Ain’t Got Wings dans la bagarre à l’accessit d’honneur et signait un joli jumelé pour l’écurie de François Nicolle, dont le dernier lauréat dans ce tournoi classique n’était autre que Alex de Larredya en 2014. Une référence de poids pour le lauréat du jour puisque son ainé avait fait sien ensuite à deux reprises le Grand Prix d’Automne. Gwen Richard, lui, se souviendra bien longtemps de son premier Groupe I. Le jeune pilote qui n’avait jusque-là épinglé qu’une quarantaine de victoires voit se dérouler un tapis rouge pour ce festival accompli dans le Prix Cambacérès. Une belle bande-annonce pour un tandem d’avenir.
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Let Me Love au Menuet quatre étoiles ![]() « On va fêter ça comme on avait fêté le Groupe III ». William Menuet, l’homme aux trois casquettes, jubile quelques secondes après avoir remporté le Prix Maurice-Gillois qui sacre le meilleur steeple-chaser de 4 ans. Son premier Groupe I, il ne l’a pas encore savouré, presque surpris par la performance de sa jument Let Me Love qui avait pris l’avantage en face. Peut-être trop tôt. Surtout quand Sel Jem lui prenait un minime avantage au saut de la dernière haie. La casaque Papot semblait partie pour décrocher son deuxième Groupe I du week-end, mais la partenaire d’Olivier Jouin serrait les dents, puisait dans cette énergie qu’elle n’avait pas consommée lors de la dernière préparatoire, pour venir s’imposer d’un nez face à celui dont on ne connaissait pas réellement les limites. La fille de Lady d’Ogenne, que William Menuet avait entraîné au milieu des années 2010, offre un premier classique à son éleveur-propriétaire-entraîneur tout comme à Olivier Jouin avec qui elle se plaît à réalise les quatre cents coups. Ménagée durant sa jeunesse, Let Me Love rejoint les quinze pouliches gravées dans le marbre de cette formidable épreuve tout en succédant à Le Berry. Un nom qui pourrait figurer dans quelques mois sur l’autres prestigieux trophées.
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Galop Marin champion d'Automne ![]() Parler d’un exploit en revient presque à minimiser la performance de Galop Marin. Samedi, dans le Grand Prix d’Automne, le protégé de Dominique Bressou est plus simplement entré dans la légende en remportant pour la quatrième fois consécutive ce Groupe I réunissant les meilleurs hurdlers. Fallait-il au préalable pouvoir regarder droit dans les yeux la formidable L’Autonomie qui, comme un boxeur collectionnant les ceintures, revenait sur le ring de la Butte Mortemart en étant invaincue cette année. Un match dans le match. Une Champions League hippique dont le dénouement s’est joué dans les arrêts de jeu. Car au saut de la dernière haie, Morgan Regairaz, qui avait fait le pari de la corde, ne comptait qu’une très timide avance sur Angelo Zuliani, bien calé le long du rail extérieur. Un duel à distance, seulement sur toute la largeur de la piste, sans jamais que la représentante de François Nicolle ne parvienne à remonter sur le plat un Galop Marin indéboulonnable sur ce parcours de 4800 mètres. « Il mérite de rentrer dans l’histoire. C’est un vrai crack » déclarait son habituel jockey après le passage du poteau. Même le robuste Mon Romain avait échoué dans sa quête d’un quatrième succès en 2000. Seul Al Capone a fait mieux notamment dans le Prix La Haye Jousselin qu’il s’était adjugé à sept reprises. A 9 ans, le petit phénomène de la famille Papot n’a cependant pas encore ponctué ce conte de l’obstacle.
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Une immense haie d’honneur ce dimanche à Auteuil ![]() Fabrice Rougier
Que sont-ils devenus ? Remember Rose : 2.041.555 € de gains - vainqueur du Prix Ferdinand Dufaure (2007), du Grand Steeple-Chase de Paris (2009), du Prix La Haye Jousselin (2008 et 2009). Aujourd’hui retraité chez Mr Denis Bourez, à la tête du Haras de Saint Roch et père de Bertrand Bourez, son dernier jockey. Un de Sceaux : 1.911.491 € de gains - Multiples vainqueurs de Gr1, 2 et 3 en Angleterre (à Cheltenham, Ascot, Sandown) et en Irlande (à Leopardstown, Punchestown, Fairyhouse, Cork). Il remporte également le Prix de la Barka, le Prix Leon Rambaud, le Prix Hypothese sur l’hippodrome d’Auteuil. Il vit aujourd’hui au pré sur son lieu de naissance et d’élevage au Haras de la Rousselière chez Nelly de la Guillonière et tient compagnie aux foals. Milord Thomas : 2.505.475 € de gains – triple vainqueur du Prix la Haye Jousselin (2014, 2015, 2016), du Grand Steeple-Chase de Paris (2015) et du Prix Maurice Gillois (2013). Après une courte retraite sur ses terres natales au Manoir de Coupesarte en Normandie, il est aujourd’hui en cours de reconversion vers une carrière de dressage et de saut d’obstacles sous la selle de Maelys, compagne de son éleveur, Thomas Leboucher. Bipolaire : 1.561.355 € de gains - triple vainqueur de la Haye Jousselin (2017, 2018, 2109), vainqueur du Prix Héros XII (2017). Aujourd’hui Bipolaire est en retraite, il passe ses journées en pleine liberté dans les grandes espaces du Domaine du Pont où il est né, chez Thierry Cyprès. Il fait le maître d’école pour les jeunes poulains. Crystal Beach : 391.270 € de gains – Vainqueur du Prix Murat (2019). Placé dans le réseau Au-delà des Pistes par Bertrand le Métayer, représentant du propriétaire la famille de Monsieur James Douglas Gordon (JDG Bloodstock), Crystal Beach est en fin de convalescence avant de débuter sa reconversion aux Écuries Valentine, structure référencée de l’Association. |
Val Bassett, en poulain inattendu ![]() Val Bassett n’était pas forcément celui que tout le monde attendait aux balances à l’issue du Prix du Pays de Bray, jeudi à Deauville. Manque d’expérience, seul 3 ans de l’épreuve avec son camarade de boxes Népalais, débuts sur la Psf, timide entrée dans les handicaps,… la liste des contre-indications expédiait le pauvre poulain entraîné par Fabrice Chappet aux oubliettes dans ce Quinté. Seuls son petit poids, la présence d’Eddy Hardouin, déjà vainqueur dans cette catégorie dimanche sur Circe, et le sérieux de l’entraînement cantilien empêchait d’en faire une impossibilité. Puis la piste s’en est mêlée. Jugée souple pour ne pas dire « fouillante » aux dires de plusieurs jockeys. Un drame pour les nombreux spécialistes de la surface, mais certainement pas pour Val Bassett qui suivait la progression de Nez au Vent en troisième épaisseur pour prendre le meilleur à 150 mètres du but et contrôler l’excellente conclusion de Enemy. Sky Power regagnait beaucoup de terrain en pleine piste pour arracher le dernier accessit à Khochenko, vainqueur moral de cette joute après tant de déboires dans la ligne droite. Dragonet, pour sa part, entrait tout à la fin dans la bonne combinaison. Eddy Hardouin, il est bon de le souligner, réalise sa meilleure saison depuis ses débuts. Le Quinté n’est qu’une vitrine. La qualité du pilote se trouve depuis bien longtemps à l’intérieur.
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Evariste du Bourg… à jamais le premier ![]() Que le trajet est long entre Fuveau dans les Bouches-du-Rhône et Paris. Mais 2700 mètres sur la Grande piste de Paris-Vincennes peuvent l’être encore plus. Surtout quand le trafic est dense et que le pensionnaire de Jean-Marie Roubaud doit longuement voyager sur la troisième file, contré par Eileen, un poids-lourd de la même génération. C’est seulement en bas de la descente que la propriété de Pierre Pilarski réussissait - enfin - à prendre le pouvoir des sabots de By and By. Eric Raffin a ensuite temporisé dans la montée, pour recharger les batteries de son associé, mais quand arrivait la ligne droite le discret, jusque-là, Elu de Dompierre, toutes voiles dehors après avoir été ramené aux avant-postes par Deus Ex Machina, avait tout du profil du gagnant. Que nenni ! Evariste du Bourg, dans cette froideur explosive, réenclenchait une vitesse pour s’imposer visuellement du minimum et moralement du maximum. Un phénomène pétri de courage comme il en existe peu sur le circuit. Battu à la régulière Eliot d’Ambri reste un point d’appui essentiel dans les Quintés, alors que Deus Ex Machina, quatrième, accusait le coup dans les derniers mètres tout en se préservant du retour de Destin Carisaie. Marseille s’impose à l’extérieur dès l’ouverture du Meeting d’hiver 2021/2022. A jamais les premiers !
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Raysteve ne manque pas son retour à Chantilly ![]() Il revenait après un petit break de trois mois avec 100% de réussite dans les cinq premiers sur la piste en sable fibré de Chantilly. Mais Raysteve est bien resté le même. Sublimé dans l’Oise, l’élève d’Elias Mikhalides a profité de son petit numéro dans les stalles pour se positionner en tête. Et quand il domine ses adversaires, bien malin est celui qui réussit à le faire douter. On ne l’a du reste pas trouvé mardi dans le Prix de la Vierge de Lorette où le fils de Charm Spirit enregistrait son premier Quinté, son déjà troisième trophée sur l’anneau. Magic Vati, autre redoutable spécialiste de la PSF, n’a jamais pu envisager mieux qu’une seconde place qu’il conservait devant le saisonnier Tibasti qu’il conviendra de suivre ces prochaines semaines. Mowaeva revenait de très loin en pleine piste et échouait au pied du podium suivi de Satisfied. A peine deux mois après avoir accompagné à la victoire Brouillard (Fabrice Vermeulen), Marie Vélon réédite dans un Quinté pour la même casaque de Sparkling Star. La meilleure femme jockey en activité conforte sa place dans le Top 10 de la profession tout en soulignant de par son talent que Jean-Pierre Gauvin demeure l’un de nos plus efficaces maîtres d’apprentissage en activité.
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