L’édition 2025 du Prix de Cornulier a sacré un immense entraîneur, Jean-Michel Bazire, qui, même si le nom de son fils Nicolas illumine désormais les programmes, remporte son premier Championnat du Monde des trotteurs monté. Il met une fois de plus dans la lumière Eric Raffin qui épingle pour la quatrième fois ce monument des courses françaises. Il vante encore tout le mérite de René Guézille, un propriétaire et éleveur à la réussite aussi incroyable que sa modestie. La meilleure a gagné. C’est facile de le dire après la course, mais la petite jeune, Joumba de Guez, n’a pas eu peur des vieux. Positionnée en tête en plaine, la fille de la non moins célèbre Quoumba de Guez et de Carat Williams, a donné l’impulsion qu’elle souhaitait à l’épreuve. Sans se mettre dans le rouge. Avant de repartir dans l’épilogue tout en allant chercher les ressources nécessaires pour éviter les rushs finaux de Ina du Rib à la corde (encore une Hallais à l’arrivée du Cornulier) et celui de Jasmine de Vau en pleine piste qui, malheureusement pour Charles Dreux, était disqualifiée après enquête. Le dernier accessit tombait miraculeusement dans l’escarcelle de Jewelcandle Fac devant Granvillaise Bleue, toujours aux avant-postes, et la favorite Gazelle de Val qui perdait son invincibilité. Cinq femelles qui pouvaient tenir dans un mouchoir de poche à l’arrivée. Un beau Cornulier… à l’image de ce Temple du trot pris d’assaut par plus de vingt mille spectateurs. 

Installé grand favori, à une cote d’égalité, Isofou du Chêne a poursuivi sa belle série dans les Quintés en remportant le Prix de Granville. Le protégé de Julien Le Mer totalise désormais quatre victoires à ce niveau et une seconde place en cinq participations. Un appui en béton armé pour les turfistes. Cheval adorant imprimer son train, tactique encore employée samedi par son driver Paul Ploquin, Isofou du Chêne a pris le meilleur départ avant de voir ses plans contrariés par Hockfeler du Mesle en bas de la descente. Emmené très loin par l’élève de Pierre Belloche, ce diable de « Isofou » s’est longtemps retrouvé dans la boîte avant de jaillir, le jour venu, pour régler Ister Man qui a encore fait une drôle de course après avoir été piégé le nez au vent en épaisseur. Malgré une faute au départ et une ligne droite peu avantageuse, Harison du Plessais se classait troisième, en laissant quelques regrets, tout en devançant Ilaya et Hollywood du Bois, seul véritable outsider à avoir pu intégrer la bonne combinaison. 

Coup de théâtre après l’arrivée du Prix d’Erbray, jeudi à Vincennes. Alors que Guerrier Castelets venait d’offrir un nouveau Quinté à Barbara Guenet sur une pointe de vitesse incroyable, les commissaires déclenchaient la sirène et disqualifiaient le lauréat pour une gêne ayant provoqué la disqualification de Galion qui finissait fort à l’extérieur. Le succès revenait donc sur tapis vert au méritant Furioso Fligny qui avait tenu en respect Favori de Bry durant toute la ligne droite. Une lutte à deux terrible à laquelle Gordon Mijak et Mister Donald n’ont jamais pu se mêler. Gold d’Ecroville gagnait lui aussi un rang côté corde pour intégrer la bonne combinaison sans réellement pouvoir prétendre à un meilleur classement.

Comme à Vivaux au cœur du mois de décembre, Alpage a triomphé, mercredi, dans le Prix de Cannes, second Quinté du Meeting de plat cagnois. Déjà lauréat à réclamer l’hiver dernier sur la Côte d’Azur sous d’autres couleurs, celles de Jean-Claude Seroul, ce beau hongre appartenant désormais à Jonathan Temam a profité d’un parcours en or imaginé par Coralie Pacaut. Dans le dos de l’animateur, le long du rail, Alpage a pu se décaler à mi-ligne pour ne faire qu’une bouchée d’un résistant Gaidar qui conservait de justesse l’accessit d’honneur devant Denia, Khochenko et User Kindly. L’hiver sur la Riviera débute bien pour Nicolas Perret qui, grâce à ce onzième événement de sa jeune carrière d’entraîneur, enregistre déjà trois succès au bout de seulement neuf courses disputées.