Fait rare qui ramène les nostalgiques à l’époque dorée des courses hippiques, ils étaient dix-neuf, après le forfait de Zelman, à se placer dans les boîtes du Super Handicap de Réouverture sur l’hippodrome de ParisLongchamp. Beaucoup de candidatures qui n’arrangeaient pas du tout ceux qui avaient hérité d’un gros numéro dans les stalles sur le parcours du toboggan. Et pourtant, Times Warrior, avec le 16, et Tortisambert, avec le 19, se classaient respectivement deuxième et troisième avec l’audace et la réussite de deux de nos plus grands jockeys, Maxime Guyon et Stéphane Pasquier. Mais il en est un qui ne leur a nullement laissé espérer le succès. Son nom Lanzelot Gold. Lui avait tiré le numéro 1 à la corde et Antonio Orani en a pleinement profité. Attentiste, en faisant le petit parcours, le jockey fidèle à Jérôme Reynier a glissé Lanzelot Gold entre Zerostress et son camarade d’écurie National Service puis, ayant une certaine vitesse naturelle, s’est rapidement mis hors de portée du peloton. Lucky Wine, un bon cru, et Ten Horns, verrouillaient le ticket gagnant du Quinté. Totalement transformé depuis son arrivée à Calas, Lanzelot Gold remporte un second gros handicap, après celui de Cagnes, en trois mois, tout en s’étant placé à ce niveau à deux reprises dans l’intervalle. Jérôme Reynier saluait, après l’arrivée, le travail de son cavalier du matin, le jeune Antonin. Un grand entraîneur et aussi un vrai gentleman.    

On savait déjà qu’il était le meilleur hongre du circuit. On peut se demander désormais s’il n’est pas le meilleur trotteur français. Face à son plus grand défi depuis le début de sa carrière, le partenaire d’Alexandre Abrivard a enlevé sans sourciller le Prix Kerjacques, samedi, face aux meilleurs et à cinq trotteurs millionnaires, tout en enchaînant un septième succès consécutif. Comme dans le Prix du Bois de Vincennes, Inexess Bleu n’a pourtant pas eu le parcours le plus simple, contraint d’emmener le wagon de l’épaisseur sur un groupe de tête conduit par le remarquable Etonnant. Rapprochée en progression et venant à hauteur du leader à l’amorce de la ligne droite, la propriété de Michel Gallier mettait le poteau en vue un dernier uppercut à l’opposition pour l’emporter avec une extrême facilité. Etonnant a longtemps tenté de conserver un accessit, mais le champion de Richard Westerink devait se satisfaire d’une place au pied du podium devancé par Emeraude de Bais et Face Time dans la même battue. Hussard du Landret complétait pour sa part l’arrivée d’un Quinté de gala. Les limites de Inexess Bleu, qui courait pourtant à quinze jours, restent méconnues. Qui pourra le stopper ? C’est bien la seule question qui reste posée à l’issue de ce superbe Groupe II. 

Sans Iguski Sautonne, le troisième larron, disqualifié dès la volte, le mano a mano attendu entre Ino du Lupin et Ibiki de Houelle a bien eu lieu mercredi dans le Grand Prix Angers Loire Métropole labellisé Groupe III. Parti tambour battant aux 25 mètres et déjà en tête au premier passage en face, l’associé d’Eric Raffin a, comme à son habitude, donné un rythme infernal à l’épreuve. N’étant jamais le plus véloce en début de parcours, Ino du Lupin, lui, était encore dans le lointain à mille mètres de l’arrivée. Mais à partir de là, le protégé de Jean-Pierre Marmion, qui effectuait une semi-rentrée après trois mois d’absence suite à un petit abcès, a mis en marche le rouleau compresseur. Déjà à portée de fusil de l’animateur dans le tournant final, après un bout de grande classe, Antoine Wiels grignotait mètre par mètre pour disposer plus facilement qu’il n’y parait l’élève de Franck Leblanc qui avait pourtant bien joué le coup. Imperator d’Ela réglait le constant Greco Bello pour le dernier accessit alors que Hasard d’Erable profitait d’un engagement aux petits oignons pour se classer cinquième. Ino du Lupin battait par la même occasion le record de l’épreuve en trottant 1’12’’5 sur les 3125 mètres d’un hippodrome voisin à son centre d’entraînement qu’il découvrait. Sur cet anneau où, 14 ans plus tôt, Roi du Lupin s’était également imposé.