Au terme d’une course sans concession, Doctor Kaleo, patient durant tout le parcours, a juste fait la ligne droite pour s’imposer de toute une classe dans le Prix du Président de la République (Grp. III) ce dimanche à Auteuil. Bien vu, une fois encore, de la part d’Alain Couétil qui remporte le handicap le plus richement doté sur la Butte Mortemart pour la première fois. Si l’épreuve a été rondement menée, Brexit et Benou y sont pour quelque chose, les deux sauteurs s’échangeant la pole position jusque dans le tournant final où est apparu Doctor Kaleo qui n’a plus tardé à s’envoler. Echo de Champdoux prenait la mesure de Benou, mais ce duo était terrassé à quelques encablures du poteau par Inaya Jones dont la conclusion a été spectaculaire. Quant à Karnaval Point, tassé au poids, il était le seul du bas de tableau à intégrer le Quinté dominical. Le lauréat, bien qu’au-dessus du lot, peut partager son succès avec un Thomas Beaurain plein de sang-froid qui a su attaquer au meilleur des moments sans jamais s’affoler. Un jockey « Gran Diose » pour faire le parallèle avec son succès à l’automne dans le Prix La Haye Jousselin. Et comble du comble, son dernier Quinté remporté, il y a trois semaines, avait été obtenu sur New President. Prémonitoire, non ? 

Restant sur deux succès, dans chaque spécialité, Eros Zola, avec son n°1 derrière l’autostart, pouvait écrire un nouveau chapitre et enchaîner une troisième victoire samedi à Enghien dans le Prix de Soisy-sous-Montmorency. Les petits numéros tenaient du reste la corde pour les turfistes, mais le protégé de la famille Duvaldestin devait se contenter au final d’une modeste allocation aux portes du Quinté. Le titre est revenu à l’association redoutable que composent Philippe Boutin et Eric Raffin. Bien parti, puis vite relayé dans une épreuve où les leaders changeaient inlassablement, Harison du Plessis est revenu terminer plus vite que Great Tigress, elle aussi véritable métronome, et Indus Val dont la conclusion devrait inciter son entourage à l’engager dans l’étape du GNT du Croisé-Laroche à la fin du mois de mai. Ister Man, après un heat séduisant sous la selle avec Alexandre Abrivard,  a longtemps cru à la victoire avant de succomber à une triple attaque, tandis que Enjoy The Game s’adjugeait une belle cinquième place compte tenu de sa position initiale tout à l’extérieur en seconde ligne. Après un fructueux hiver à Vincennes, sans parvenir à gagner, Harison du Plessis a trouvé une belle compensation à Enghien. Lui qui, sur ses neuf dernières apparitions, n’a fini qu’une fois au-delà des cinq premiers. C’était à l’occasion d’une sixième place en tout début du Meeting. On lui pardonnera volontiers. 

Discret cet hiver à Vincennes, mais ayant affiché un regain de forme en terminant cinquième de l’étape à Amiens du GNT, Hove Pont Vautier a justifié son redressement en remportant mercredi le Prix de la Société des Courses de Rostrenen, le Quinté de Pontchâteau. En se montrant du reste plutôt offensif. Ayant progressé au premier passage en face, alors que les chevaux s’étant élancés aux vingt-cinq mètres avaient pris un départ de choix, l’élève de la team Souloy est venu subtiliser les commandes de l’épreuve au favori Jingle du Pont et ne s’est jamais relâché jusqu’au poteau, son adversaire direct n’ayant jamais eu les ressources, malgré un parcours caché, pour réellement le défier. Jesta Buissonnay et Joma Ov, les six ans de l’épreuve, faisaient parler leur jeunesse en s’octroyant respectivement les troisième et quatrième places devant Inès de la Rouvre. Un grand jour pour le driver Adrien Meriel qui s’adjugeait son premier Quinté répondant ainsi à la confiance que lui témoigne souvent Fabrice Souloy.  Ayant longuement appris son métier chez Gilles Delacour, ce jeune manchot de 25 ans avait surtout fait « galoper » par la suite son compteur de victoires chez Pierre-Louis Desaunette pour passer professionnel. Sa satisfaction au passage du poteau mariligérien a fait en tout cas plaisir à voir. 

C’était la bonne prise dans le Prix Gaston Branère, le Quinté couru mardi à Auteuil. Elektrix avait du jus. Alors, contrairement à son habitude, la pouliche entraînée par Mickaël Seror a été montée bien plus offensivement par Angelo Zuliani. C’était du reste les intentions d’avant course. D’emblée chef-de-file de ce jeune peloton, la fille de Gémix a emmené tout ce bon monde sur un tempo régulier sans négliger le moindre obstacle. Dans la ligne droite, un duel entre les écuries de Mickaël Seror et de Gabriel Leenders se dessinait dès l’avant-dernière difficulté, mais Mon Petit Prince, découvrant efficacement la catégorie des gros handicaps et le profil d’Auteuil, n’a jamais pu remonter une animatrice robuste. Lucky Roque, le petit poids de l’épreuve, a signalé qu’il avait un Quinté dans les jambes avec cette prometteuse troisième place devant le favori Emid’io Pepe et Nonoleta. Déjà troisième du Prix Général de Rougemont, la course référence, Elektrix est sur courant continu depuis le début de sa carrière, elle qui avait même enlevé l’an passé le premier handicap sur la Butte Mortemart pour les 3 ans. Suffisant pour faire disjoncter tous ses adversaires !