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2022 Semaine 24

Nashwa l’Anglaise domine La Parisienne
Publié le DIMANCHE 19 JUIN 2022


Il aura fallu attendre la 173ème édition du Prix de Diane pour que le trophée cantilien qui sacre la meilleure pouliche de 3 ans termine sa course dans les bras d’une femme jockey. Une performance à mettre à l’actif de la jeune anglaise Hollie Doyle dont le palmarès outre-Manche laisse rêveur. Si le moment est historique, Nashwa, dure et pétrie de classe, aura également été héroïque en repoussant dans les deux cents derniers mètres l’assaut de La Parisienne avec qui Gérald Mossé y a certainement cru à un hectomètre du but. L’homme aux gants blancs n’est pas passé loin d’un sixième Prix de Diane, son premier remontant à 1988, soit huit ans avant la naissance de Holly Doyle. La brillante « student » a quelque part répliqué au professeur. Rosacea s’affichait troisième à près de cinq longueurs à l’issue d’une fantastique ligne droite qu’elle avait entamée parmi les dernières, alors qu’Agave perdait les accessits après avoir longtemps figuré. Fall In Love s’invitait quant à elle à une surprenante cinquième place. Pour la troisième année consécutive, le Prix de Diane échappe aux Français. Sept ans après Star of Seville, il revient une fois encore à John Gosden.  La Parisienne et Rosacea, de par leurs productions du jour, nous donnent déjà rendez-vous à l’automne pour enlever leur premier Groupe I. Qu’importe les Anglais ou Irlandais qui se présenteront à elles…


Anastasia Wattel : On est là grâce aux chevaux
Publié le DIMANCHE 19 JUIN 2022


Installée depuis 2018, Anastasia Wattel pourrait rapidement s’imposer dans le carré très prisé des meilleurs entraîneurs du circuit. Avec cette intransigeance de fonder la performance dans le plus strict respect du cheval. Rencontre avec une jeune normande qui après avoir puisé les qualités de son papa Stéphane – et il y a de quoi faire - s’appuie aujourd’hui sur son mari Grégory Benoist pour programmer son festival de Deauville.   

Depuis plusieurs jours, une atmosphère « grisante » plane sur le Centre d’entraînement de Deauville qui affrétera à lui seul un quart des partantes du Prix de Diane ce dimanche. C’est en tout cas l’adjectif qu’emploie Anastasia Wattel, jeune entraîneure installée depuis cinq ans en Normandie. Non loin d’un père (Stéphane, ndlr) qu’elle a toujours adulé. « Désolée, mais je pousserai un peu plus Rosacea, celle de papa ». Un modèle pour cette femme qui a très vite ressenti le besoin de prendre racine à proximité de la cour de son enfance. « J’ai toujours souhaité devenir entraîneure. Toute petite, je tannais déjà mon père pour qu’il me prête un box » se souvient-elle. La passion n’a pas de limites. L’amour – avec un grand A - du cheval a suffi pour gommer toute autre trajectoire. La petite a grandi. Et plus que jamais, elle est là, ancrée dans son environnement. Des rêves plein la tête, les pieds sur terre, avec cette bonne humeur qu’elle distille à volonté dans son entourage depuis son installation. Elle porte en elle toutes les qualités et l’ambition des grandes dames de la profession, de Christiane Head-Maarek à Corine Barande-Barbe, l’ingénierie des courses hippiques au féminin. « La comparaison est très flatteuse. Ça m’amuse aussi un peu car mon mari (le jockey Grégory Benoist, ndlr) me surnomme « Criquette » en permanence. Corine et Christiane sont deux entraîneures absolument incroyables qui ont réussi à conjuguer le côté féminin et le bien-être animal tout en construisant d’immenses carrières avec de grands champions. Comme quoi tout est conciliable. C’est un métier difficile. Mais surtout un métier de mordus sinon on ne se lèverait pas tous les matins, sept jours sur sept et toute l’année. Atteindre leur niveau n’est pas une sinécure. Pour un entraîneur, avoir un panel de chevaux qu’il apprécie, avec des propriétaires tout aussi sympathiques et des salariés qu’on se plaît à retrouver chaque matin, c’est déjà une réussite. La victoire n’est qu’une résultante, c’est pourquoi elle demeure hyper savoureuse, mais rien que l’opportunité d’emmener des chevaux avec une chance sur l’hippodrome, c’est déjà très chouette ».

"Ils nous apportent suffisamment de bonne énergie pour qu’on les respecte"

Anastasia s’ouvre sans tour de clé toutes les portes du bonheur. Soutenue par une équipe qui ne doit rien au fruit du hasard. « Si Grégory Benoist monte tous les jours chez Yann Barberot, il participe également aux galops de la plupart de mes pensionnaires. On analyse les engagements ensemble. Je m’inspire beaucoup de son ressenti ainsi que de celui de Tony Embareck, mon assistant depuis mes débuts quasiment. Nos décisions sont toujours le fruit de longues discussions collégiales. Vous savez, je ne dispose que de vingt boxes et tant que mon père ne se décidera pas à partir en retraite, il en sera ainsi. Cela nous oblige à choisir minutieusement nos propriétaires, à prendre des gens avec qui le courant passe et c’est important dans cette profession où l’on annonce plus souvent des mauvaises nouvelles que des bonnes. Si l’on n’a pas un feeling humain, ça complique tout. Cela nous pousse également à conserver des chevaux de niveau parisien et à replacer les autres, soit dans des écuries qui leur faciliteront l’accès aux hippodromes de province, soit de les réformer assez vite afin que cela ne coûte pas au propriétaire. Rien ne sert « d’user » un cheval à des fins inutiles. Il ne faut pas oublier que c’est grâce à eux qu’on est là. Ils n’ont pas souhaité devenir chevaux de course à la base. On ne leur a jamais demandé leur avis. Je prends toujours ça en considération. Seuls ceux qui ont envie se bagarreront sur les pistes. Et quand l’envie n’est plus là, il ne faut plus les forcer. C’est pareil si l’on décèle chez lui la moindre faiblesse physique. Quand un truc n’est pas tout à fait droit, que ça déraille, hors de question de prendre le moindre risque. A l’identique, quand un cheval n’est pas assez bon ou qu’il a fait son temps, il est pour moi important de lui offrir une nouvelle vie. Du reste je ne travaille qu’avec des propriétaires qui ont cette mentalité, cette sensibilité, qui aimeront leurs chevaux jusqu’au bout avant de leur offrir une seconde existence paisible dans une famille, pour la balade. Leur carrière sur un hippodrome est courte et ils nous apportent suffisamment de bonne énergie pour qu’on les respecte, qu’ils soient bons ou mauvais ». De ce confort, loin des frasques de la compétition, beaucoup ont émergé comme Infirmier qui avait permis à Anastasia Wattel de remporter ses deux premiers Quintés dont le Grand Handicap de Deauville, « Une course que n’avait jamais gagnée Grégory. Il a remporté presque tous les Quintés français, mais il lui manquait celui-là et le gagner ensemble a été magique. C’était en plus le jour du Prix Jacques-le-Marois et tous ses propriétaires anglais était présents. Ce sont de très bons moments. A Cagnes, avec Masterboy cet hiver, le propriétaire était entouré de beaucoup de ses amis. On sentait de l’effervescence, un bouillonnement d’émotion et de joie qui n’existe que dans les courses ». Le 10 juillet, à Deauville, la pouliche Sivana tentera de devenir la première « black type » de l’écurie dans le Prix Yacowlef, une listed sur les 1000 mètres. « C’est en plein sur sa distance. C’est une vraie 2 ans de vitesse, une sprinteuse, qui a le profil d’une pouliche à exploiter cette année.  Sitoutvabien et Sivana ont toutes deux terminé quatrième de listed. Ce n’est pas passé loin. Accrocher le black type avec Sivana serait vraiment chouette ». Anastasia et Grégory, en bons voisins de la Touques, seront à l’heure au rendez-vous des balances. Et ce ne serait que suite logique pour un couple à l’effet euphorisant !  

Fabrice Rougier


Feu de Révolte leur a donné chaud
Publié le SAMEDI 18 JUIN 2022


Feu de révolte, au sortir de sa course samedi dans le Prix des Invalides à Enghien, est resté invaincu avec François Lagadeuc. Le cheval de Romain Jajolet leur a donné chaud et poursuit ainsi une révolte entamée en début d’année. Six succès depuis le 30 janvier en laissant l’impression de faire toujours mieux. « Il s’est baladé. C’est un cheval très gentil. Je me suis régalé » indiquait le driver lauréat qui a cela dit facilité le voyage de son partenaire. D’abord en restant dans l’ombre de Flying Brickell afin d’éviter le coup de soleil, puis en le déposant dès l’entrée de la ligne droite pour profiter de la douche avant tous ses adversaires. Rapidement dominé, l’élève de Sébastien Ernault n’abdiquait surtout pas et parvenait à endiguer la conclusion du favori Fabulous Dream, seul concurrent des 25 mètres à pouvoir s’immiscer dans un Quinté que complétaient Funky d’Alb et Furioso Fligny. A 14 heures la réunion d’Enghien, dont le début des opérations avait été avancé à 8h30, était pliée. Afin d’éviter l’insolation. Sage décision. Nos amis trotteurs seront bien mieux au frais !  


Je crains tout le monde, mais je ne redoute personne
Publié le VENDREDI 17 JUIN 2022


Dimanche, Romain Le Dren-Doleuze présentera Nadette dans le Prix de Diane à Chantilly. Une deuxième participation à un Groupe I, en un mois, pour une écurie d’une petite trentaine de compétiteurs qui prend chaque année un peu plus de relief. A trois jours de l’évènement de l’année pour les pouliches, nous avons découvert un mentor deauvillais ambitieux, sans la moindre pression.  

La petite écurie qui monte, qui monte, se trouve sans conteste à Deauville. Aux manettes Romain Le Dren-Doleuze. Voilà huit ans que ça dure, que les résultats affluent sans discontinuer. Jusqu’à frôler la barre des quarante victoires l’an passé. Pour une petite trentaine de pensionnaires, avouez que la performance dépasse tout entendement. Et comme si cela ne suffisait pas, le Normand joue aujourd’hui des coudes au plus haut niveau. Du combat il y a un mois de la Poule d’Essai des Poulains avec Nesr Shalgoda, sa première participation à un classique, Romain a pris un galon de plus, de l’assurance également, avant de lancer Nadette, dimanche, à la conquête du Prix de Diane à Chantilly. Même s’il lui faut cette fois s’attaquer à l’Everest de la génération des 3 ans, l’ancien jockey ne courbe pas l’échine. « Bizarrement, pour un professionnel connu pour son côté pointilleux et méticuleux, je ne ressens nulle pression. Ici, tous nos pensionnaires sont logés à la même enseigne. A l’écurie, on fait du cas par cas, ça a toujours été notre manière de travailler. D’autre part, Nadette est dans un état magnifique. Elle est même montée en puissance sur son succès dans le Prix Finlande (listed). C’est vraiment un plaisir de l’avoir au quotidien. On la sent très focalisée sur ce rendez-vous. Elle a ce petit plus par rapport à un élément moyen ou un bon cheval. Elle a toutes les lumières d’allumées. Elle est très à l’écoute.  Si l’on analyse son ultime sortie, vous noterez qu’Il n’est pas commun de réussir à démarrer dans la fausse ligne droite de Longchamp, face à des chevaux de cette qualité, et d’aller au bout en refaisant du terrain sur ses rivaux jusqu’au poteau. Elle a fourni un effort épatant. Seul un terrain lourd pourrait la rebuter. On en avait fait l’expérience dans le Prix du Réservoir à Deauville. La veille de la course on avait un terrain qui nous convenait, mais le jour J on savait que ça allait être compliqué. On a quand même couru pour faire plaisir aux propriétaires et pour la juger dans ce cas de figure. On en a pris bonne note et depuis on a toujours fait en sorte de la présenter en bon terrain » précise Romain dont la recette fonctionne. Sans précipitation, mais avec énormément de préparation. « Je suis un peu « carriériste » avec mes chevaux. Si l’on prend l’exemple de Nadette, elle n’était pas au top le jour de sa rentrée dans le Prix du Château à Chantilly. On l’a emmenée en progression dans l’optique de ce Prix de Diane qu’on a dans le viseur depuis un bon bout de temps. Chacun a sa méthode, mais la nôtre est de faire évoluer les chevaux en début d’année. On ne les affûte jamais à 100% pour leur rentrée. De fait elle reste perfectible. Est-ce la bonne méthode ? On le saura dimanche. Tous les adversaires sont à battre. Et encore plus dans le Prix de Diane car on s’attaque à la crème de la crème. Je crains tout le monde, mais je ne redoute personne. Que ce soit son groupement de propriétaires de la Team Valor, son jockey Théo Bachelot, ainsi que toute l’équipe qui m’accompagne, nous sommes des challengers. On aime ce genre d’objectifs. On est de vrais sportifs, transcendés dans des moments comme celui qui s’annonce ». Avec Julie Lucas, sa compagne, « la pierre angulaire de l’écurie », son premier garçon Baptiste Lemor, les jockeys qui galopent à ses côtés chaque matin, Romain Le Dren-Doleuze a su bâtir son activité sur des fondations stables. Avec une équipe de « pros ».

"Comptez sur nous. On sera là, Nadette sera là" 

« Je n’ai aucun a priori sur les cavaliers du matin, mais je pars du principe que, étant moi-même jockey auparavant, il me semble indispensable d’avoir une expertise pertinente sur le travail quotidien et l’entretien de mes chevaux. J’ai une équipe extraordinaire. Et je suis vraiment avantagé par la qualité des chevaux qu’on me permet d’entraîner. Un entraîneur n’est rien sans la qualité des chevaux qu’on lui confie. On essaye bien entendu d’optimiser leur rendement, mais s’ils ne sont pas bons, on ne pourra pas y faire grand-chose. Par contre, réussir à sublimer un bon cheval, ça c’est l’aspect magique du métier ». Ses vingt-deux propriétaires ont en tout cas frappé à la bonne porte. Romain oscille entre le sérieux et la gentillesse, entre l’abnégation et une grande disponibilité. On le respecte tout en le considérant comme un ami qui a toujours le mot juste pour vous permettre de mieux rebondir. Naturellement, beaucoup de clients l’ont alors suivi dans ses aventures. « J’essaye le plus possible de faire venir de nouveaux propriétaires aux courses en France. En l’espace de cinq ou six ans d’exercice, on peut les compter par dizaines. J’en suis très fier. La santé des courses françaises doit passer par le renouvellement de leur propriétariat. Ils viennent des quatre coins du monde. Je les remercie chaleureusement et j’adore cette dimension internationale à l’écurie. On n’a pas besoin de faire de pub. On compte simplement sur notre travail, notre assiduité et nos résultats. Tout vient avec le travail. Alors, dimanche que le meilleur gagne ! Mais comptez sur nous. On sera là, Nadette sera là » confie t’il. Between et Ponty, en bons poulains, suivront avec attention l’expression de leur aînée dans l’Oise. En attendant leur tour dans un mois lors du Meeting de Deauville. « Ils détiennent quelques lignes flatteuses. On dispose vraiment d’un nid de 2 ans de qualité ». Le début d’une belle histoire !
 
Fabrice Rougier


Snow Empress, l’effet boule de neige
Publié le MERCREDI 15 JUIN 2022


Snow Empress aime les gros handicaps. Si la représentante de Christophe Ferland a remporté mercredi dans le Prix du Bassin d’Arcachon à La Teste-de-Buch la deuxième victoire de sa carrière, il s’agit également de son deuxième Quinté. La fille de Kingman vise juste. Elle qui n’a jamais boudé l’arrivée d’un gros handicap en cinq apparitions. Prise en valeur 39, la partenaire de Maxime Guyon s’est positionnée dans le sillage des animateurs avant de passer la surmultipliée à deux cents mètres du poteau pour rapidement faire ses adieux à un Hallowed Time courageux qui n’abandonnait sa deuxième place qu’aux abords du poteau au profit de Forza Capitano, auteur d’un retour éblouissant après avoir négligé sa sortie des boîtes. Oasis Cove et Mubaalegh s’expliquaient la quatrième place. L’étape girondine revient donc à l’une de ses hôtes. « Elle est chez elle, elle connaît la piste par cœur », rappelait Maxime Guyon, le jockey lauréat. Après Thundespeed, Christophe Ferland inscrit son nom pour la deuxième année consécutive au palmarès de l’épreuve. L’effet boule de neige !


Save Your Breath la plus Futaies
Publié le MARDI 14 JUIN 2022


Compiègne invitait mardi, dans son Quinté, treize pouliches et poulains de 3 ans. Beaucoup de ces prétendants présentaient plusieurs inconnues. Une distance (2000 mètres) rallongée pour certains, un assouplissement des pistes qui rebattait les cartes, un test aussi pour beaucoup qui essayaient en pareille occasion de franchir un cap. Et dans ce Prix des Futaies, il fallait l’être. Arriver à pas feutrés sans jamais s’être frotté à une telle assistance. C’était notamment le cas de la Britannique Save Your Breathe, lauréate à deux reprises à Marseille, dans un maiden et un réclamer, alors qu’elle était sous la férule de Jérôme Reynier. Réclamée 30 000€ suite à sa plus récente victoire, celle qui est désormais entraînée par José Calderon Romero n’a pas tardé à justifier son achat après un somptueux parcours conduit par Valentin Séguy pour finalement résister à Moneyman. Everman finissait à trois longueurs devant Great Rotation et Lou Man. Alors que la lice extérieure était le théâtre d’une vive explication, Ghost Spirit, qui a failli chuter sans avoir a priori toutes ses aises, coupait par corrélation l’effort du favori Ashghar incapable par la suite de refaire son retard. Comme l’indiquait Save Your Breath, il fallait retenir son souffle jusqu’au bout…


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