Gu d’Héripré et Féerie Wood, deux frenchies vers l’Amérique ![]() Le point rageur pour Franck Nivard qui permet à Gu d'Héripré de vaincre au plus haut niveau.
Même si quelques-uns des meilleurs 4 ans européens convergeaient vers Vincennes, les Scandinaves en profitant pour distiller sur Paris une météo qui leur est coutumière, Gu d’Héripré faisait face, avec ce Critérium Continental, à sa meilleure opportunité du Meeting pour oblitérer son passeport vers le Prix d’Amérique et enlever son premier Groupe I. L’expérimenté Franck Nivard, qui avouait néanmoins une once de pression, n’a pas tremblé même s’il lui fallut virer en quatrième épaisseur dans le tournant final pour venir cueillir l’étonnante Goldy Mary et le tenace Go On Boy. Aetos Kronos, reculant sans cesse dans la montée et accrochant de surcroît une roue de son sulky à celle d’un adversaire à l’entame de la ligne droite, ressurgissait en trombe pour s’inscrire quatrième du Quinté devant Power. Autre épreuve qualificative, mais adressée cette fois aux 5 ans, le Prix Ténor de Baune (Grp. II) aura pour sa part promu comme l’an passé Laurent-Claude et Alexandre Abrivard qui poursuivent au passage leur festival. Après Excellent, Féerie Wood sera leur représentante dans la belle de fin janvier suite à sa victoire par k.o. sur Feydeau Seven qui a quelque part jeté l’éponge en propulsant au sommet de la montée sa principale rivale sur le devant de la scène. Alexandre partira donc cette fois à la conquête du joyau hippique sous sa propre casaque. L’aboutissement pour toute l’écurie d’une année en tout point féerique. |
Be One des Thirons redevient le premier ![]() Grandissime favori du Quinté proposé ce samedi à Vincennes, Brillant Madrik restait sur deux convaincants succès dans cette catégorie. Be One des Thirons, lui, jouait les « Poulidor » d’abord à Mauquenchy, dans l’étape du GNT, puis lors de la Finale parisienne où il avait fait connaissance avec Elie de Beaufour. Pas de quoi décourager Philippe Daugeard qui a attendu ce Prix de Strasbourg pour briser les statistiques et frapper un grand coup. Le partenaire d’un jour de Léo Abrivard a certes encore tout donné sans pouvoir répondre au rush final du fils de Roi du Coq qui avait accroché le bon wagon dans la montée. Constamment à la pointe du combat, Cash du Rib s’assurait assez aisément le dernier accessit que lui a longtemps contesté Crusoé d’Anama avec un Dylan Garcia survolté qui a la lourde responsabilité de gérer son caractère (et ce n’est pas une sinécure, ndlr) tous les matins. Belle Louise Mabon complétait non loin l’arrivée d’un événement où les chevaux les plus riches, à l’exception de Black Jack From, n’ont aucunement souhaité faire acte de charité.
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Good Charlotte ![]() Un an après de probants débuts, Charlotte Prichard est de retour à Pau cet hiver au service de David Cottin. Le meeting béarnais consommé, la petite galloise retrouvera Guillaume Macaire, l’entraîneur qui l’a révélée. Avec 47 succès cette année, la voici sur les hauteurs du top jockey. Une révélation ? Non ! Un coup de foudre sur l’obstacle français…
A la lecture du titre, les inconditionnels de pop américaine se régalent déjà. Fausse piste. Quand la musique (au sens hippique du terme) est bonne, elle peut aussi provenir du Pays de Galles. Stereophonics ? Vous n’y êtes pas encore tout à fait… Charlotte Prichard, ça ne vous dit rien ? « Charlotte Sometimes » martelait Robert Smith. On y est presque même si on lui répondra « Charlotte… always » ! Car à 24 ans, la femme jockey britannique bénéficie chez Guillaume Macaire depuis son arrivée à Royan, il y a un peu plus de trois ans, d’une incroyable « Cure » de jouvence. Et le « Boys don’t cry » prend souvent du plomb dans l’aile au passage du poteau. Si, les garçons pleurent. A quelques jours de la fin de l’exercice 2020, la néo-professionnelle talonne avec ses 47 succès James Reveley et Bertrand Lestrade dans la course à la cravache de bronze. Incroyable avec si peu d’expérience dans les bagages. « J’ai passé une grande partie de l’année à la troisième place du Top jockey, donc forcément ce serait mentir que de dire que je n’ai pas pensé à cette récompense. Cela dit, étant aujourd’hui cinquième, ça va être difficile, mais je veux y croire jusqu’au bout. C’est très rare de voir une jeune femme rivaliser avec les meilleurs en début de carrière. Mais si j’en suis là aujourd’hui, la chance y est pour beaucoup. J’ai pu côtoyer de très grands entraîneurs. Il ne faut pas oublier que je bosse pour monsieur Macaire et que j’ai la confiance de monsieur Cottin, ce sont deux des trois meilleurs entraîneurs français. Quand tu as la chance de monter pour un entraîneur du Top 10 c’est déjà exceptionnel alors là... Du reste, à l’heure actuelle, je fais le meeting de Pau pour David Cottin. Quand je me suis déplacée pour la première fois à Chantilly, le courant est très vite passé entre nous. Il mesure toute l’importance d’une décharge accordée aux femmes jockeys. C’est un visionnaire. C’est le petit jeune qui fait trembler les vieux », s’amuse-t-elle dans un Français qui n’a rien d’approximatif. Nathalie Desoutter en conseillère Pourtant, à son arrivée dans l’hexagone, Charlotte avait également à franchir l’obstacle de la langue. « Je ne connaissais pas un seul mot. J’ai fait un peu de français à l’école, mais j’étais tellement nulle que j’ai vite abandonné. Quand tu arrives dans un pays qui n’est pas le tien tu n’as plus le choix. Il faut le parler, mais surtout le comprendre. Et, bizarrement, tu progresses assez vite. Quand j’ai posé mes valises chez Guillaume Macaire, il y avait plein d’Anglais. C’était donc plus simple en terme d’intégration. Monsieur Macaire est un pédagogue. Ça simplifie les choses. Il aime les gens consciencieux, qui s’appliquent, qui s’investissent dans leur boulot. Il attend le meilleur, pour son écurie, pour ses chevaux. Je m’y suis immédiatement sentie à l’aise. J’ai ici pu travailler aux côtés de Nathalie Desoutter. Elle m’a toujours soutenue. Elle est sans cesse de bons conseils. C’est important d’être au contact de gens comme Nathalie. C’est une grande femme de l’obstacle. C’est aussi une grande dame de la vie. Sans parler de boulot, elle est là dès qu’intervient un problème. Je suis vraiment bien entourée. Je n’ai du reste aucune envie de retourner dans mon pays. Ma carrière, je veux la construire ici ». Décidée. Motivée. Acharnée. Chacun de ses jours est un dépaysement. Le travail n’est que loisir. Ne lui parlez pas de la rudesse d’un métier, elle lui oppose le bonheur d’être là, au plus haut niveau, dans un environnement qu’elle découvre émerveillée. "Je veux prendre du black type" « Royan et Cardiff c’est presque pareil. Il pleut tout autant. Seule la température est meilleure ici. Quelques degrés qui font du bien. Le mode de vie me convient. On fonctionne un peu au ralenti en France. On est moins pressé, on profite davantage de l’instant présent. Les Français sont aussi très accueillants. La gastronomie y participe bien évidemment. J’ai la chance d’être petite, ainsi je peux manger tout ce que je veux, je n’ai jamais de problèmes de poids ». Chaque matin, la petite britannique s’affaire à régler les 2 ans. Une responsabilité qui la comble. « L’écurie a un nouveau visage depuis quelques mois. Elle se reconstruit. Nous avons perdu beaucoup de vieux et bons chevaux comme Device ou Whetstone que j’ai eu le bonheur de monter avant de prendre ma licence. Il faut continuer de bosser pour être en selle l’après-midi sur les champions du matin. Faire l’arrivée dans des listed-races ou au niveau Groupe, c’est un peu l’objectif que je me suis fixé pour l’an prochain. Je veux prendre maintenant un peu de « black type » (rires) ». Fille d’un banquier et d’une secrétaire dans les hôpitaux qui possédaient quelques chevaux de concours ou de point to point, Charlotte s’est construite dans le milieu hippique à la force de ses bras. D’abord cavalière, comme l’est son frère David, lauréat de la Fegentri 2019 (la Coupe du Monde des gentlemen-riders, ndlr), elle a suivi ses conseils pour s’enraciner – définitivement assure-t-elle - en Charente-Maritime. « En venant ici, c’est un peu comme si tu partais en vacances pour le reste de ta vie ». Gainsbourg avait compris bien avant les autres : « Charlotte for ever ». Fabrice Rougier
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Equinoxe, le jour et la nuit ![]() Stoppé plus de deux ans pour problèmes de santé après un début de carrière prometteur (2ème du Prix Emmanuel-Margouty – Grp. II), Equinoxe s’est bâti un moral tout neuf durant sa convalescence pour revenir aux affaires toujours plus ambitieux. A l’occasion d’un excellent meeting 2019/2020, le protégé de Jacques Bruneau avait rappelé à ses adversaires qu’il était préférable de mettre ses compétences au service de l’écurie une fois l’hiver venu. Saisonnier et appréciant la Grande Piste de Vincennes, le fils de Texas Charm avait donc déjà amorcé un retour en forme le 9 décembre avec Jean-Michel Bazire dans le fiacre. Mais en ce jour de Noël, il n’a fait aucun cadeau à son précédent partenaire en venant battre sur une pointe de vitesse le favori Ganay de Banville. Firello, relayé dans la montée par son compagnon de boxes, trouvait des ressources suffisantes aux abords du disque pour reprendre le dessus sur Fast Domino qui avait déclenché le sprint en épaisseur dans le tournant final, servant sans le vouloir la victoire sur un plateau au très inspiré Matthieu Abrivard. Quant à Emone Cruz – à qui nous n’avons trouvé aucun lien de parenté avec Pénélope - elle s’affichait cinquième du Quinté, le Prix de Saint-Aubin-les-Elbeuf, petite commune de Seine-Maritime, mondialement connue pour la courtoisie des bénévoles de sa société de courses. De la Grande Piste à la province, il n’y a bien souvent qu’un pas…
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C D retrouve ses couleurs ![]() Dominée à la régulière récemment par Décoloration, C D a tourné en boucle ce jeudi dans le Prix d’Amboise pour s’enorgueillir d’un sixième succès depuis son arrivée en France et de son deuxième Quinté après celui obtenu à Agen. Jean-Michel Bazire n’a pas eu besoin de trouver « le passage » (en référence à nos amis du Lot-et-Garonne) pour s’imposer avec la manière devant Eire d’Hélios, comme le 10 décembre, et Effigie Madrik profitant dans la montée de l’aspiration de la favorite. Darling Lorraine et Cabalera, qui ont tenté leur va-tout en face, ont quant à elles totalement disparu. En retrait d’un net et incontestable tiercé, la Suédoise Helena Di Quattro et la Ligérienne Bérénice du Loisir obtenaient respectivement les quatrième et cinquième allocations. Georges Fournigault pourra ainsi mettre un cadeau de plus sous le sapin de son premier supporter, le petit Louis, qui célèbre aujourd’hui ses 11 ans. A l’instar de la piste de Vincennes, les fêtes risquent d’être bien arrosées dans le Centre-est.
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Zurekin premier de la classe ![]() Il incarnait la classe dans un tel lot. Elle s’est naturellement exprimée sur les 3500 mètres de l’anneau azuréen. Zurekin, cinquième de la Grande Course de Haies des 4 ans (Grp. I) il y a un mois et lauréat auparavant d’une listed à Auteuil, n’a pas manqué son retour dans les handicaps, même sous ses 71 kilos, enlevant de surcroît son deuxième Quinté pour l’entraînement de Sophie Leech. James Finch a eu une terrible idée de mettre un bulletin dans l’urne à hauteur de 16 700 € le 7 août dernier à Clairefontaine. En quatre mois, le fils de Martaline a déjà dépassé les 100 000 € de gains. KImriver aura été le seul à pouvoir l’approcher sur le plat, le dépassant même un court instant, mais le partenaire de James Reveley, qui rappelons-le découvrait Cagnes, se sentait déjà comme chez lui sur ce parcours réduit azuréen. Paradise Island, avec ses œillères, peut désormais regarder plus loin tout en devant se contenter du dernier accessit à dix longueurs du jumelé. Kheliana Chope et Ayrton Banks rejoignaient plus loin le Quinté ou plutôt le Prix Philippe-Lorain. Un clin d’œil à notre confrère de la presse papier et propriétaire disparu il y a bientôt deux ans. Les écrits restent. Le souvenir aussi.
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Destin Carisaie sans trembler ![]() Sans les Européens, les 7 ans avaient le beau rôle ce mardi dans le Prix de la Tremblade. S’il en est un qui ne « tremble » jamais, dès lors qu’il possède une première chance, c’est bien Eric Raffin, le chef-de-file de la profession. Positionné à l’intersection des pistes dans le sillage de Dreamer de Chenu qui avait exercé une pression constante sur Dreamer Boy dans la montée, Destin Carisaie prenait le sien en main en début de ligne droite et anéantissait les espoirs de deux contemporains exténués. Derrière, Déesse Noire bouclait les 2850 mètres plus fort que Douxor de Guez pour s’emparer de la deuxième place, Franck Nivard suppléant à merveille… Eric Raffin dont le choix aura une fois encore été déterminant pour réussir à franchir cette année l’impressionnant cap des 300 victoires que l’on pensait réservé à Jean-Michel Bazire. De la même manière qu’à Parilly au début du mois, Baccarat de Niro ajustait ensuite Deganawidah et s’installait quatrième. L’entraîneur Jacques-Etienne Thuet accueille pour sa part son onzième titre de l’année, bien en deçà des précédentes saisons. « Un beau cadeau de Noël » exprimera-t-il au micro de nos confrères d’Equidia. Comme pour d’innombrables autres mentors du circuit, Eric Raffin sait mettre le paquet… au pied du sapin.
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