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2021 Semaine 24

Le coup du chapeau de Ioritz Mendizabal
Publié le DIMANCHE 20 JUIN 2021


« Magique, inimaginable, hallucinant », les premiers mots prononcés par Ioritz Mendizabal quelques secondes après avoir remporté le 172ème Prix de Diane suffisent à illustrer le bonheur tout aussi intérieur qu’explosif d’un jockey sur lequel les Britanniques ne se sont pas trompés. S’en suit une pensée pour sa maman, pour ses filles. Les fondations d'une existence, d'une carrière réussie au plus haut niveau. Ce mec est extraordinairement bon. Dans tous les sens du terme. Aidan O’Brien avait certes bien préparé son coup, mais seul un « Mendizagoal » survolté, au sommet de son art à 47 ans, pouvait lui servir sur un plateau la même année les deux plus belles épreuves classiques françaises pour les 3 ans qu’il n’avait jusqu’alors pu remporter. On a longtemps cru jusqu’à 50 mètres du poteau que Sibila Spain pourrait repousser toutes les attaques mais Joan of Arc, la candidate irlandaise qui lui avait mis la pression depuis quelques hectomètres, l’a finalement contrainte à jeter l’éponge puis à perdre les accessits au profit des favorites Philomène et Burgarita. Cinquième, Rougir achevait sa mission de fort belle manière et échouait de très peu pour un meilleur classement. Après ses succès lors des deux derniers Jockey Club, le jockey basque s’octroie le Prix de Diane. Une sorte de hat-trick ou de coup du chapeau. A Chantilly le décor s’y prêtait.  


Féerie Wood rappelle de quel bois elle se chauffe
Publié le SAMEDI 19 JUIN 2021


Certains vous diront que New-York est féérique. Ce Bello Romain, tenant du titre de cette fameuse épreuve estivale sur l’hippodrome de Soisy (qui s’était néanmoins déroulée à Laval l’an passé), peut en témoigner. Quelques minutes plus tôt et un an plus tard, le petit génie offrait à son entraîneur Sylvain Dupont un premier Groupe I du côté de la Finlande devant Delia du Pommereux. Les quinze candidats à sa succession, samedi, rêvaient déjà d’une même trajectoire. Tout du moins jusqu’à un tour de l’arrivée quand la favorite Féerie Wood relayait Calle Crown. Car ensuite l’associée d’Alexandre Abrivard, arborant ses propres couleurs, s’est jouée de toute opposition. Du reste les cinq premiers en face composeront l’arrivée du Quinté. Avec Django du Bocage, Franck Ouvrie a vainement tenté de faire vaciller la favorite avant de devoir abandonner le premier accessit au profit de Rebella Matters. Calle Crown, triste quatrième, n’a jamais véritablement pu s’exprimer durant la longue ligne droite. Flèche du Yucca, sur la montante, fermait le ban. En dominant la situation pour la troisième fois en deux mois, la lauréate du Championnat Européen des 5 ans n’a aucunement tremblé. Ses nombreux supporters non plus… contrairement à ceux des Bleus.


Domingo d'Ela donne encore le la
Publié le VENDREDI 18 JUIN 2021


Il affrontait dans le Quinté de vendredi à Vincennes des candidats peut-être un peu plus huppés. Mais Domingo d’Ela reste Domingo d’Ela, un brave cheval sachant tout faire, y compris se sortir de situations qu’on peut croire désespérées. Jean-Philippe Borodajko entretient aves son joyau de 8 ans une complicité qui les emmènera encore bien plus loin. Bloqué à la corde dans la montée sur un troisième rideau derrière Diva du Granit et Datcha, « Domingo » se faufilait dans le tournant final pour intégrer la ligne droite en troisième épaisseur et filer vers un franc succès. Tout à la fin Datcha s’infiltrait à l’intérieur de Diva de Granit pour subtiliser la deuxième allocation d’une épreuve où les attentistes… attendent encore ! Seul Echo de Chanlecy , échouant au pied du podium, comblait un peu de terrain pour ajuster Dona Viva. Avec dix-sept victoires en quarante-et-une compositions, Domingo d’Ela s’enorgueillit aussi d’un cinquième Quinté, le troisième glané cette année, tous brillamment remportés à Vincennes. Quatre ans de pur bonheur pour son propriétaire, Eric Pierre, seulement à la tête de trois trotteurs. Comble du comble, Danae d’Ela, qui défend ses couleurs, était également revenue cinq jours plus tôt de son déplacement aux Andelys avec un trophée.


Véronique Deiss, coeur de Rockeur
Publié le VENDREDI 18 JUIN 2021


Véronique et Highest Rockeur pourraient retrouver ParisLongchamp le 1er juillet. (photo Le turf vu d’un autre Oeil)

Highest Rockeur ne cesse depuis six mois de récompenser le travail de Véronique Deiss. Désormais installée dans le Var, cette titulaire de longue date d’un permis d’entraîner n’aurait jamais pensé qu’un de ses « bébés » puisse la propulser au niveau des Quintés. Tout vient à point à qui sait écouter et attendre.

« C’est bien le meilleur que j’ai eu dans mes boxes, le seul avec qui je suis arrivé au niveau des Quintés ». L’histoire d’un amour. De bientôt deux ans de proximité, d’attention, de soins. Highest Rockeur et Véronique Deiss sont simplement devenus inséparables. Des inconditionnels des balances. Comme dimanche dernier, encore, dans le Prix Major Fridolin où il concluait quatrième. Trois succès, trois accessits et neuf allocations au total sur les six derniers mois. Une valeur handicap qui prend dix points pour grimper à trente-cinq et un entraîneur, ou plutôt permis d’entrainer depuis l’âge de 18 ans, qui récolte enfin les fruits de la patience. « Nicolas Caullery, un grand ami avec qui je collabore depuis de longues années, me l’a proposé en location il y a environ 2 ans. Il souffrait d’une tendinite et ses propriétaires, craignant le retour sur investissement, voulaient s’en séparer. Je connaissais ses qualités. Comme j’ai une méthode plus rapide que les feux traditionnels, je n’ai pas hésité bien longtemps. Dès son arrivée, je l’ai castré et j’ai soigné ses jambes avant de reprendre doucement le travail pour que tous nos efforts ne soient pas vains. Sa rentrée à Saint-Cloud, après quatorze mois d’arrêt, m’avait déjà surprise. Depuis, Highest s’est transformé. Chaque épisode l’a endurci. Il lui a d’abord fallu s’adapter à sa nouvelle écurie, puis à son nouvel environnement quand je décidais il y a un an de quitter la Normandie pour le Sud de la France. Cela a radicalement modifié son quotidien. Désormais, il vit 24h/24 dehors. Il n’a pas de box. Du reste, il ne le supporte plus. Quand on leur donne la possibilité de vivre en liberté, ils ont toujours un peu de mal ensuite à avoir un toit au-dessus de la tête. Non, vraiment, venir dans le Sud a été bénéfique pour tout le monde. Je n’ai jamais connu mes deux représentants dans un tel état de forme », constate Véronique, kinésiologue animalier de profession.

"Mieux vaut rester petit et faire du bon boulot"

Cheval de passion depuis sa jeunesse dans les clubs hippiques. « Bizarrement, alors que je venais en vacances à Hyères, c’est par le biais des trotteurs que j’ai pu intégrer le monde des courses hippiques. Lors d’une réunion mixte dur l’hippodrome de la plage, le papa de Gérald Mossé m’a demandé si je pouvais lui donner un coup de main pour débarquer et m’occuper des chevaux. Ce fut le point de départ. J’ai immédiatement été séduite. Par la façon de monter, par les soins prodigués, par la compétition aussi. J’ai pris mes couleurs, ma licence de cavalière et dans la foulée mon permis d’entraîner. J’ai même longuement hésité de devenir entraîneur public. Mais mon passé m’a vite remis les pieds sur terre. J’ai été femme d’entraîneur. Nous avons eu une trentaine de chevaux à l’écurie. Je connais donc parfaitement le job. Au final, c’est beaucoup de soucis pour peu de reconnaissance de la part des propriétaires. C’est un monde très dur, féroce. Je crois que ça m’a bien servi de leçon. Mieux vaut rester petit et faire du bon boulot. Je n’aime pas le travail en usine. Chaque cas mérite une attention particulière. Je fonctionne donc à la carte. Quand je pose un pied par terre le matin, je ne sais pas quel boulot je vais demander à mon cheval. C’est lui qui me dit dans quel état il se sent. S’il exprime de l’envie, on travaille, sinon on remet ça au lendemain. Quand vous avez trente ou cinquante chevaux, et autant de propriétaires derrière, vous ne pouvez pas vous permettre ce luxe », poursuit cette Marseillaise d’origine de retour aux sources. « Mon pays me manquait beaucoup. Il était également important pour moi de me rapprocher de mes parents. J’ai donc saisi l’opportunité de vendre ma maison et d’aller poser mes valises là où je le souhaitais. En termes d’infrastructures, ce n’est pas idéal pour mes deux partenaires. Mais j’ai trouvé de bonnes alternatives qui semblent leur convenir. Quand je n’ai pas le temps de prendre le camion, je dispose d’une petite carrière où ils peuvent s’exprimer, sinon ils s’entraînent sur une piste privée pour les trotteurs ou à Calas pour les galops plus poussés ».

"On se parle et on se comprend"

Rien n’est trop bon pour ses deux bébés comme elle les appelle. Câlinés, choyés, elle offre à Highest Rockeur et Desert Heights le plus précieux de son temps. « Pour gagner sa vie aux courses, il ne faut pas forcément être sentimentale, mais c’est dans ma nature. Ils me le rendent tellement. Quand j’ai reçu Highest Rockeur, il était limite méchant, il en imposait. Aujourd’hui, il a encore son petit caractère, mais c’est un amour. Je ne peux presque pas m’en séparer. Je vis avec eux. La première chose que je fais en me levant, c’est d’aller leur dire bonjour et leur donner à manger. Ensuite, nos journées sont bien remplies. De leur prise en charge jusqu’à leurs victoires je m’occupe de tout, des galops du matin, des soins, y compris de les emmener sur les champs de courses. Je ne veux personne. Je les accompagne partout. Jusqu’au bout. J’essaye de les améliorer en étant à leur écoute. Quand ils ont mal quelque part je fais venir l’ostéopathe, la physiothérapeute, je les soigne en kinésio. On se parle et on se comprend ». Highest Rockeur lui susurrera-t-il à l’oreille la date de sa première victoire de Quinté ? « A ce poids, en bas de tableau de première épreuve, en bon terrain ou sur PSF, ce serait l’engagement idéal. Avec un meilleur numéro dans les boîtes que dimanche aussi. Sa régularité dans les gros handicaps est déjà incroyable. Depuis que j’exerce, sans avoir les moyens d’acheter de bons chevaux, j’ai toujours fait de la récup’. A quelques exceptions près, ils ont tous au moins gagné une course ou deux. Même si ce sont de toutes petites victoires de bleds, j’en tire beaucoup de satisfaction. Quelque part un peu de fierté ».
 

Fabrice Rougier
 


Le coup de tonnerre de Jean-Bernard Eyquem
Publié le JEUDI 17 JUIN 2021


Le cadre convivial de l’hippodrome de La Teste-de-Buch, un Prix du Bassin d’Arcachon. Et hop, on plongerait presque dans les vacances. Enfin, quand la météo l’aura décidé. Car jeudi, avec les orages en Gironde, le bon souple du début de journée virait au très souple voire plus. Thunderspeed, prometteur dans son jeune âge, y voyait déjà le signe d’une résurrection même si sa dernière prestation dans le Centre-est n’avait rien d’encourageant. « On était dans le flou artistique, mais on courait à la maison », rappelait du reste son entraîneur Christophe Ferland qui se souvient aussi de ces horribles heures de doute en compagnie de son propriétaire Jean-François Gribomont avant que le cheval ne soit sauvé suite à sa sortie toulousaine il y a désormais un an. Thunderspeed a donc remporté son Quinté avec six vis dans le paturon. Et de quatre longueurs. De surcroît de bout en bout sous la plume soignée d’un autre local de l’étape, Jean-Bernard Eyquem. African Grey, fin connaisseur de la piste, assurait l’accessit d’honneur devant Prince Anodin pour une arrivée spéculative. Avec Thunderspeed le coup de tonnerre a bien eu lieu. Les météorologues avaient prévenu…


Friendly Face ne se fait pas que des amis
Publié le MERCREDI 16 JUIN 2021


Qu’il soit favori d’un Groupe I ou très en vue dans un Quinté, un Fabre reste un Fabre. Avec Mickaël Barzalona sur la selle, un Fabre vaut même bien souvent deux Fabre. Ce n’est pas mathématique, mais hippique. Plus discret cela dit que nombre de ses adversaires du jour dans le Prix des Epinettes, la course de référence, Friendly Face découvrait cependant mercredi un terrain plus ferme. L’avis du pénétromètre a fait la différence. Montrant son museau à 400 mètres du but, la propriété de Mickaël Tabor a amplifié ses foulées au fil des mètres pour corriger l’animateur Brok et Ioritz Mendizabal qui ont craqué dans le dernier hectomètre en raison probablement d’une piste insuffisamment souple. Le bonheur des uns a toujours fait le malheur des autres. Ou vice-versa ! Tout à la fin, Bazoques, flamboyante dans cette catégorie, s’intercalait entre-eux et n’était pas de loin de remporter son « Prix de Diane » à quatre jours de l’événement de l’année pour les pouliches. Le métronome Ilot Secret, aux fins de courses toujours spectaculaires, et Amourdargent mettaient le rouge sur l’arrivée de ce Prix Beaumesnil. Friendly Face réussit l’exploit de survoler un Quinté tout en s'y présentant maiden. Si le compteur est déverrouillé, il pourrait maintenant très vite s’emballer.


Through The Mist une pouliche tout-terrain
Publié le MARDI 15 JUIN 2021


« Je ne vous cache pas que j’aurais été nettement plus optimiste si la piste avait été bien souple. Néanmoins, comme tous les bons chevaux, elle se sort de tous les terrains. Je pars donc confiant ». Dans nos colonnes de l’édition du jour, Gaël Barbedette n’avait pas caché tout le bien qu’il pensait de Through The Mist. Pas des plus heureuses dans le Prix Benjamin-Boutin, la pouliche avait néanmoins prouvé en se classant troisième qu’elle avait la pointure d’un Quinté. Dans un terrain trop roulant pour ses réelles aptitudes, alors qu’elle ne participait qu’à sa cinquième course, Through The Mist a aujourd’hui épaté. Bien au-delà de son propre entourage. Discrète dans le parcours, alors que Ripponette et Kaliska aiguisaient déjà leurs lames en début de sprint, la fille de Lope de Vega se décalait en pleine piste à mi-ligne droite permettant à Stéphane Pasquier d’arbitrer la lutte que se livraient la tenace Kaliska et Momarasa, soit les protagonistes du Quinté référence. Les amateurs de lignes apprécieront. Almeida Girl et Mistery finissaient néanmoins tout proche d’une lauréate au nom qu’il faut impérativement retenir. Connaissances en anglais exigées.


Stéphane Bourlier : Si je ne fabrique pas les cracks, personne ne me les amènera
Publié le LUNDI 14 JUIN 2021


Alors que l’hippodrome de Vichy n’en est encore qu’aux prémices de sa saison, nous avons rencontré Stéphane Bourlier, l’un des maîtres de Bellerive. L’entraîneur sarthois a tout misé sur l’élevage des « Ludois » dans son haras du Tronchet. Et ses jeunes pousses lui donnent souvent raison. Rencontre avec un professionnel discret dont l’efficacité et la régularité abondent en son sens.

On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Stéphane Bourlier a fait d’un proverbe sa devise. En silence. Loin de tous remous médiatiques. Grand absent des réseaux sociaux. Le mentor Sarthois se recentre sur l’essentiel, notamment ses « Ludois » au Haras du Tronchet dans la pure tradition des fondations posées par madame Labbé à l’origine de ce label du trot. Au royaume des vert et bleu, l’élevage est sacré, primordial, la raison de croire en des lendemains chantants. « Mon papa était turfiste. Dès l’âge de 5 ou 6 ans, je lisais la presse hippique et je me suis très vite aperçu en analysant les statistiques que les meilleurs entraîneurs de l’époque s’appuyaient tous sur l’élevage. Au début de mon activité, j’ai eu la chance de tomber sur deux très bonnes juments qui étaient Espérance Ludoise et Erika de la Vallée, malheureusement disparue des suites d’une hémorragie interne sur la piste. Cette dernière sortait de nulle part, mais elle m’a quand même fait connaître et m’a procuré des débuts plus paisibles. Je leur dois beaucoup. Vous démarrez, vous tombez sur deux parisiennes, c’est inespéré. Pour réussir il faut de la chance. Mais au lieu de l’attendre, il faut la provoquer. Erika de la Vallée fait partie de ces bonnes étoiles. Aujourd’hui, j’ai quatorze poulinières dont une AQPS.

"Un Vivaldi de Chenu me suffirait. Ça me ferait ma retraite"

J’aime toutes les disciplines. Je me suis toujours intéressé de près à l’obstacle parce qu’ils font quand même un drôle de métier. Au trot rien n’est facile, mais leur spécialité est encore plus compliquée. Quand mes sauteurs arrivent sur la piste, je ressens énormément de stress. Surtout quand je regarde la course à la télé et que vous voyez les obstacles s’enchaîner les uns après les autres. C’est une discipline noble, mais exigeante. Mentalement, il faut être très fort. J’aurai beaucoup de mal à supporter cette peur quotidienne de les voir se blesser. Quand j’ai perdu Bianca des Iles de coliques, j’ai chialé comme un gosse. Je m’attache à mes bébés et à mes bonnes juments. Comme j’assure mes poulinages, ces partenaires on les suit tout au long de notre vie. La plus belle récompense, et croyez-moi qu’elle est méritée, c’est de gagner avec un cheval qu’on a fait naître. Dès lors, je travaille d’arrache-pied pour améliorer ce secteur. Si je veux gagner en qualité, tout passe par là. De toute manière, si je ne fabrique pas les cracks, personne ne me les amènera. Donc c’est à moi de jouer en allant un peu plus au papier pour les croisements afin d’obtenir une meilleure « jumenterie » si j’ose dire. Ce qui me manque aujourd’hui, c’est une poulinière comme Bianca des Iles. Elle avait la classe pour atteindre les semi-classiques. Je voudrais au moins finir ma carrière sur un bon cheval, ne serait-ce que de niveau Groupe III ou Groupe II, afin qu’il devienne étalon avec une génétique issue de chez moi. Un Vivaldi de Chenu me suffirait. Ça me ferait ma retraite », constate ce fin technicien souvent dans l’ombre, considéré comme un solitaire de la profession. C’est mal le connaître. Il se souvient de son passé de turfiste et n’hésite jamais à distiller un conseil en direction des tribunes.

"Je n'aime pas les gens qui se la pètent"

Hors de hippodromes, Stéphane n’est même plus du tout le même. « Je concède qu’il faudrait que le patron soit un peu plus relationnel (rires). Qu’il soit plus souvent scotché au téléphone. Qu’il se vende plus. A l’âge que j’ai, je pense que c’est foutu. Vous savez, je n’aime pas les gens qui se la pètent, donc je ne veux pas devenir comme eux. Ceux qui me connaissent savent par contre que je peux être quelqu’un de convivial. On m’a même fait la réflexion un coup ou deux lors de soirées où l’on faisait les fous. Quand on ne te connaît pas hors des hippodromes, on a l’impression que t’es une tête de con parce que tu es renfermé, que tu restes dans ton coin. C’est sûrement dû à un peu de timidité. Aujourd’hui, si j’avais un conseil à donner aux jeunes qui débutent, c’est d’inonder les réseaux sociaux d'informations, d’envoyer des photos et des vidéos aux clients, de promouvoir leur écurie. Il ne faut pas bouder la communication. De nos jours, c’est incontournable ». Des jeunes à qui il a, au fil des années, apporté toute sa générosité et son expérience. « Sans la moindre amertume, je pense qu’on ne m’a pas donné ma chance à leur âge. Quand je me suis installé, je ne totalisais que neuf victoires et j’avais 29 ans. On ne peut pas y arriver tout seul. Notre devoir dans cette profession, c’est de faire gagner des courses aux gens qui nous entourent. Quand Virgile Foucault est arrivé à la maison, il n’avait pas lancé son compteur, Clément Frécelle n’avait qu’un succès. Je leur ai donné les moyens d’évoluer en récompense du travail fourni à l’écurie. C’est une motivation. Je vois les choses comme ça. Je leur demande d’être autonomes. Ils ont le droit d’essayer de mettre un cheval au point. Notamment au monté, car si je me mets sur la selle il ne se passera pas grand-chose. Ils ont toujours eu carte blanche ». La méthode Bourlier fonctionne. Depuis des décennies. Avec en point d’orgue Vichy où les victoires défilent aussi vite que les années. « J’ai toujours aimé cet hippodrome, sa piste, son Festival du Trot que je ne manque sous aucun prétexte. C’est une région où j’ai travaillé à mes débuts en compagnie de Gilles Vidal et de Jean Fresnaye à la grande époque. J’ai conservé dans l’Allier beaucoup d’affinités. Avec de bons résultats, c’est encore plus sympa ». Usé par une courte nuit de sommeil, Stéphane n’a sorti ses premiers lots qu’à 8 heures mercredi, en priorité préoccupé par Ambrée Ludoise prête à dévoiler le dernier petit « Ludois » de l’année 2021. Peut-être celui qui brillera sur les hauteurs de Vincennes.
F.R.


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