Quand tout va bien pour Anastasia Wattel ![]() Premier Quinté du meeting estival 2021 de l’hippodrome de Clairefontaine, premier Quinté du mois d’août et surtout premier Quinté pour Sitoutvabien dont le nom promettait à lui seul un retour par les balances. Sitoutvabien, avec pour seule condition d’avoir un jockey inspiré. Avec Vincent Cheminaud, déjà vainqueur d’un gros handicap, Le Prix du Journal Le Veinard pour ne pas le citer, une semaine plus tôt sur le gazon de La Teste-de-Buch, les « si » épousaient aussitôt les certitudes. A 250 mètres du poteau, le protégé d’Anastasia Wattel, évoluant à domicile ou presque, se libérait des chaînes du peloton pour venir quérir un franc succès malgré les bonnes prestations de Lettyt Fight et de la jument Flying Beauty le long du rail extérieur. Salocin et Eddy Hardouin transperçaient le peloton et finissaient les plus forts sans pouvoir « gratter » un accessit pourtant si mérité, à l’instar du favori Blue Swan, seulement cinquième. Fruit de l’élevage du Haras d’Etreham et de la Riviera Equine, qui en sont restés propriétaires, le fils de Golden Horn, vainqueur de l’Arc six ans plus tôt, semble comme son géniteur apprécier la distance classique. Un succès made in Normandie. Personne ne s’en plaindra à Tourgéville.
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Un spectacle en rose et noir ![]() Si Franck Nivard et Eric Raffin se sont partagé, en tant que pilotes, quatre des six dernières éditions de ce Prix Dominique-Savary, c’était oublier un peu vite la présence de Yoann Lebourgeois, un troisième larron tout aussi décisif. Alors, comme à ses plus beaux jours, Eadshot Josselyn conduisait le peloton. En respectant les limitations de vitesse à un tour de l’arrivée. Certainement en zone 30 ! Comme Diablo d’Herfraie, longtemps piégé en épaisseur, et El Greco Bello, un peu plus loin, n’attaquaient jamais vraiment l’animateur, le Quinté d’Enghien prenait véritablement son essor à huit cents mètres de l’arrivée. Dommage pour les attentistes condamnés au titre de spectateurs. Eadshot Josselyn amplifiait ses foulées, sa copine d’écurie, Emone Cruz, lui emboîtait le trot comme dans un lot du matin et les deux représentantes de l’écurie Léomy, chères à Nicolas Bridault, filaient au poteau sans donner l’impression de combattre. De La Chenevière, troisième, s'est senti du reste bien seule pour assister à cette démonstration d’équipe. La fille de The Best Madrik s’adjuge de fait le troisième Quinté de sa carrière devant une camarade d’entraînement souvent placée mais toujours stérile à ce niveau. Deux juments dont rêve chaque propriétaire.
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Fantasia Love remporte son Ballière ![]() Le Quinté de Cabourg se jouait avec une heure de retard vendredi soir dans le Prix Henri-Ballière, un homme qui restera très longtemps dans l’histoire des courses et notamment à Cabourg, société qu’il présida de longues années. Mais ne vous y trompez pas. Il ne s’agit pas du Prix René-Ballière (qui tenait en son temps les rênes de la SECF), ce fameux Groupe I de Vincennes que les Parisiens – et le tenant du titre Face Time Bourbon - n’ont pas envie de céder à leurs voisins normands. Dommage pour Fantasia Love qui aurait pu à 6 ans emprunter la Route 66 vers l’Amérique. La représentante de Grégoire Houel se satisfera néanmoins d’un titre de Quinté obtenu à la manière des forts. David Thomain, après un sage parcours le long du rail, se décalait à mi-ligne droite pour refaire mètre par mètre sur Fakir de Paou et le terrassait sur le poteau alors que la favorite Fidelity revenait du diable vauvert pour s’emparer de la troisième place. Un bout de nez aura donc suffi pour priver Paul Ploquin d’une précieuse victoire le jour de son anniversaire. Peu probable que David Thomain soit invité à la fête.
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Vittel, la conquête de l'Est ![]() Avec seulement huit hippodromes, la Fédération de l’Est parvient au mois d’août à crever l’écran grâce à ses dimanches à Vittel dans un cadre à couper le souffle. Nous y avons rencontré Claude Weber, un président vosgien pur jus, dont les arguments ne manquent jamais pour inviter son public à passer une belle journée.
Dimanche dernier, Vittel retrouvait son public après une réunion du 17 juillet délocalisée à Nancy en raison des fortes précipitations qui avaient frappé l’Est de la France. Vittel sous les eaux. Une métaphore. Mais avant tout une angoisse pour la société des courses qui s’en sort néanmoins plutôt bien si l’on en juge les propos de Claude Wéber, président du champ de courses vosgien. « Bien que nous ayons connu quelques frayeurs, nous avons évité le pire. L’immobilier et les bâtiments n’ont pas été touchés. Tous les abords étaient par contre sous soixante-dix centimètres d’eau. Les fortes pluies ont surtout impacté le rond de présentation et les parkings. De grosses flaques recouvraient néanmoins la piste en raison du ruissellement. Il était donc inconcevable de courir ce jour-là pour la sécurité des chevaux et des jockeys. De plus, nous aurions mis en péril les réunions suivantes. Le terrain aurait été complètement labouré voire même irréparable. Notre piste, nous y tenons. Tous les lendemains de courses, on passe une ou deux journées à reboucher les trous, à la rouler. En plus, on bénéficie d’un système d’arrosage automatique sur tout le site, y compris sur le parcours des trotteurs, ce qui nous permet de proposer à chaque réunion un gazon qui satisfait les socio-professionnels ». Comme l’eau, les désagréments vous tombent souvent dessus par vagues. Cette contrariété écartée, le pass sanitaire vient à son tour doucher quelques espoirs, causer d’autres soucis. « Dimanche, on a malheureusement constaté avec cette instauration du Pass sanitaire une forte baisse de fréquentation. Avec les contrôles mis en place à l’entrée, beaucoup de personnes ont été contraintes de rebrousser chemin. Une situation qui n’est pas simple à gérer. Les gens repartent insatisfaits. Et ça se comprend pour ceux qui parfois font un long trajet en voiture pour venir sur l’hippodrome. Mais l’on ne peut pas cautionner les réactions violentes qui se font jour. On a reçu un cahier des charges de la Fédération Nationale des Courses le 21 juillet. A partir de là, je l’applique. Je ne suis pas là pour faire de la politique. Et du reste, avec nos onze réunions estivales, je n’ai pas le temps de suivre tous les débats. Dimanche, nous n’avons donc comptabilisé que sept cents entrées payantes. C’est peu pour la réunion des hippodromes en Fête, une journée qui attire habituellement 1200 personnes et une clientèle familiale. Ça crée un manque ! Mais ne nous plaignons pas. Dans les parcs d’animations ou de loisirs c’est encore pire. Malheureusement, et heureusement pour nous dans ces cas-là, on accueille aux courses un public qui est peut-être un peu moins jeune qu’ailleurs. Le pourcentage de gens vaccinés s’en voit alors augmenté ». Chapeau pour le 15 août ! Les absents ont toujours tort. Aux courses bien plus qu’ailleurs. Visiter les Vosges sans passer sur l’hippodrome de Vittel en revient à découvrir Paris sans penser à la Tour Eiffel. « Le public est assuré de passer un très bon moment dans un lieu magique. Notre hippodrome est situé, rappelons-le, dans un environnement de verdure reconnu comme étant remarquable avec une architecture inscrite à l’inventaire des monuments historiques. C’est le vrai hippodrome d’été avec toutes les valeurs que ça véhicule comme la convivialité qui est notre maître-mot. Je suis un partisan des réunions mixtes (trot, galop, obstacle). Chaque turfiste doit y trouver son compte. Tout est axé sur le spectacle », assure encore un Président qui donne rendez-vous à ses fidèles chaque dimanche du mois d’août avec en point d’orgue une journée du 15 août à surligner impérativement sur les agendas. « Depuis 2004, année où nous célébrions le centenaire de l’hippodrome, nous organisons un grand concours de chapeaux féminins. Les dames rivalisent d’ingéniosité pour fabriquer et porter leurs coiffes. D’une année sur l’autre, le succès est grandissant. C’est toujours un moment exceptionnel » glisse t’il telle une invitation aux siens. « Je suis Vitellois, mais force est de constater qu’on ne croise que peu de gens de Vittel dans les tribunes. Ils vous disent on viendra à la prochaine réunion. Mais de prochaine fois en prochaine fois, on ne les voit jamais. Ce qui n’est pas le cas des touristes. Un Village du Club Méditerranée jouxte l’hippodrome. Les vacanciers n’y restent en principe qu’une semaine. Ils savent qu’ils n’auront pas de seconde chance s’ils loupent le dimanche à l’hippodrome ». A l’image des sept autres champs de courses formant la Fédération régionale de l’Est, Vittel tente par sa vitalité de crever l’écran. De sortir tout un territoire d’un anonymat immérité. « L’Est est un peu la région oubliée des courses hippiques. N’ayons pas peur de le dire, nous sommes les parents pauvres. En raison d’un climat hivernal qui nous est peu favorable, il n’y a pas énormément chez nous de centres d’entraînement. Face à des régions comme l’Ouest ou le Sud-ouest, on ne pèsera jamais lourd ». Qu’importe… si l’on repart de Vittel le cœur léger. Fabrice Rougier |
Futbolisto met encore la balle au fond ![]() Battu dans cette Grande course de haies de Clairefontaine il y a trois ans sans démériter, Futbolisto a chassé ses vieux démons et s’est enrichi jeudi d’un troisième handicap, en un peu plus d'un mois, après ses batailles victorieuses à Auteuil, puis à La Teste-de-Buch. Monté dans le premier tiers du peloton par Nicolas Gauffenic, le protégé de Mickaël Seror a littéralement absorbé les deux dernières difficultés avant de se mettre ventre à terre pour déborder dans un canter Dentor des Obeaux. Autre belle impression laissée dans ce Prix Guillaume D’Ornano, Mcgroarty terminait lui aussi en trombe pour s’intercaler entre eux et rafler un accessit d’honneur amplement mérité. Prince du Roume et Happy Monarch mettaient ensuite dans cet ordre le rouge sur un Quinté aux substantiels rapports. L’écurie de Mickaël Seror se plait à Clairefontaine et enregistre même un doublé après la victoire trente minutes plus tôt de Deal Baie dans un réclamer. Les Seror volent comme disait notre ami P.-J. Goetz du côté de Vincennes ! Et pourtant, Futbolisto n’était pas un penalty, même si les trotteurs vous expliqueront qu’après une interruption de carrière de près de deux ans, on se retrouve forcément en retard de gains.
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Monsieur Carnaval ! ![]() Bien que devant s’élancer dans le Prix du Médoc du poteau des 25 mètres, Carnaval du Vivier a ajouté à sa carte de visite un troisième Quinté, le second obtenu sur l’hippodrome d’Enghien. Véritable horloge, le pensionnaire de Thierry Duvaldestin a calqué sa course sur celle de Sobel Conway avant de cueillir aux abords du poteau un Emiliano Zapata solide comme un roc qui avait auparavant anéanti les espoirs de Echo de Larre et de Vagabond Bi qui l’avaient un court instant contré. Quelque part retrouvé, Sobel Conway s’octroyait néanmoins le dernier accessit devant Cargo d’Oor et Emily de Montfort pour une arrivée logique aux rapports, forcément, qui ne feront pas l’unanimité. Pour Clément Duvaldestin, les Quintés s’enchaînent à chaque Carnaval au profit d’un compteur de victoires qui atteint ce soir les 300 succès Si Fifty Kalouma, alors poulain, lui avait offert un premier Groupe qui compte forcément dans une carrière, ce Carnaval du Vivier démontre à 9 ans que le talent n’a pas d’âge. Avec le jeune Clément on en sait quelque chose…
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Haliphon épingle son deuxième Quinté ![]() Victorieux d’un Quinté à l’automne dernier dans le lourd de Chantilly, deuxième plus récemment d’un gros handicap dans le bon terrain de Saint-Cloud, Haliphon n’était pas de ceux que l’état de la piste du Putois intriguait après les fortes pluies qui se sont longuement installées lors de la journée de lundi sur la région compiégnoise. 3,6 au pénétromètre et beaucoup d’incertitudes au moment de lancer mardi la réunion par le Quinté. Comme souvent, Stranger ne laissait à personne la chance d’emmener le peloton, mais le partenaire de Tristan Baron sortait rapidement dans la ligne droite du champ des caméras qui se focalisaient plutôt sur l’accélération à la distance de l’élève de Francis-Henri Graffard qui parvenait à endiguer l’effort conjoint de Shut Down et d’un Maxime Guyon montant à 53 kg, soit en position peu courante de bottom-weight. Episodia, dont l’assouplissement des pistes aura servi les intérêts, Bagel, dans la continuité de sa bonne rentrée à Saint-Malo, et Hooking qui portait trop de poids sur un gazon insuffisamment raffermi, se présentaient ensuite au poteau du Prix des Hauts-de-France. Le favori Royal Force, qui avait apporté un premier succès à son mentor Elias Mikhalides le 21 juin et que beaucoup pensaient invulnérable, a pour sa part totalement abdiqué, sous huit livres supplémentaires, à deux cents mètres du poteau. A la loi du plus fort, belle revanche du handicapeur !
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