Etonnant, le petit Timoko, le grand Westerink ![]() Le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur, le must cagnois, nous glaçait à quelques heures de la clôture du Meeting d’hiver de frissons déjà empreints de nostalgie. Double vainqueur de ce Groupe I sur le mile, invaincu sur la Riviera en cinq productions, Vivid Wise As trouvait la possibilité de rejoindre Timoko dans la légende en réalisant le fameux hat-trick. Le partenaire de Matthieu Abrivard savait donc ce qu’il lui restait à faire et prenait d’emblée ses responsabilités. D’autant plus facilement qu’Anthony Barrier devait user de prudence avec Etonnant derrière les ailes de l’autostart ! Mais le représentant italien alliait enfin trouver du grain à moudre. Etonnant venait à ses côtés aux cinq cents mètres avant de porter après un titanesque combat le coup de grâce. Vivid battu dans les Alpes-Maritimes ! Cela ressemblerait à une fake news… et pourtant le représentant d’Alessandro Gocciadoro est bel et bien tombé sur un os. Sur un phénomène. Seul l’entraîneur Richard Westerink pouvait réaliser cette prouesse. Avec un fils de Timoko qui, en 2013, s’était imposé pour la première fois dans ce tournoi à l’âge de 8 ans. Un beau challenge en perspective pour le plus Landais des Hollandais. Paradoxalement, c’est Etonnant sans l’être !
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Avel de Kerbarh arrive en tête au premier tour ![]() Seulement treize partants mais quel beau Quinté que celui qui était proposé aux turfistes samedi sur l’hippodrome d’Auteuil. Car le Prix Lutteur III nous projetait déjà vers le Prix du Président de la République, une épreuve à laquelle Darling des Bordes avait conclu troisième l’an passé. Mais sous 72 kilos, le partenaire de James Reveley échouera aux portes du tiercé n’ayant jamais pu s’approcher de l’animateur Black Boa et de son poursuivant immédiat Avel de Kerbarh avec qui Felix de Giles devait prendre toutes les précautions à la rivière des tribunes pour lui permettre d’oublier sa dérobade, à cet endroit précis, six jours plus tôt dans le Prix Tofano. La rivière enjambée, le pensionnaire d’Anne-Sophie Pacault prenait serein l’avantage avant l’ultime difficulté, malgré la résistance du « serpent noir », et s’imposait dans un canter. Gooaaal, dont le retour à Auteuil aura forcément séduit Gabriel Leenders dans l’optique du 3 avril, s’adjugeait quant à lui l’accessit d‘honneur au terme d’un sprint à quatre duquel Black Boa, Darling des Bordes et Doux Dingue terminaient respectivement dans cet ordre. Anne-Sophie Pacault n’avait plus déclaré de partants dans un Quinté depuis la victoire de Bandero le 4 février à Pau. Dans cette écurie mansonnienne d’une dizaine d’âmes prête à courir la qualité et le sérieux, vous l’aurez compris, ont déclassé la quantité.
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Eclat des Noix sort de sa coquille ![]() Alors qu’éclosent les premiers bourgeons dans nos bleds, que Paris s’éveille au rythme des reprises sur les hippodromes de Saint-Cloud et d’Auteuil, Enghien reprenait également du service vendredi avec le Prix de Sanary-sur-Mer en épreuve d’ouverture. Quelle belle transition que ce clin d’œil au Sud-est alors que le meeting d’hiver cagnois jouait dimanche sa dernière partition. A Soisy, il faudra retenir que Eclat des Noix est d’emblée sorti de sa coquille pour dépoussiérer les balances. Un premier lauréat de l’année 2022 venu du Centre-est, sous les couleurs familiales de Joëlle Lerenard, et bien aidé par un Matthieu Abrivard inspiré en début tournant final, pour suivre les bons wagons en plein cœur du peloton, avant de plonger à l’intérieur de Daguet Normand dans la ligne droite pour cueillir non loin du poteau l’animateur Day de Bellouet. Diego du Houlet se classait troisième, suffisamment libre dans sa tête pour espérer mieux prochainement. Mais Enghien n’est pas l’anneau d’un seul éclat. Trente-huit réunions nous accompagneront tout au long de l’année avec pas moins de 28 Quintés au programme dont celui qui se déroulera dans une heure.
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Bruno Beaucamp : Seuls les chevaux font le différence ![]() En gravant son nom au palmarès du Challenge de Marolles-en-Brie, Bruno Beaucamp a frappé un grand coup cet hiver. A la meilleure des portes. Celle de Vincennes qui l’a promu meilleur apprenti du Meeting 2021/2022. A 22 ans, le Mayennais au service de Charles Dreux a franchi un nouveau cap alors qu’il n’est plus qu’à quelques encablures d’un passage chez les pros.
Dans cet environnement hippique où les apprentis et les amateurs sont trop souvent relégués en bout de rayon, tout en bas et au fond de l’étagère, son plus beau titre de noblesse est presque passé inaperçu. Et pourtant, sortir major de la promotion des apprentis à l’issue d’un long Meeting d’hiver de Paris-Vincennes n’est pas à la portée de tout le monde. A 22 ans, Bruno Beaucamp a enrichi son palmarès, au-delà de ses trente-huit victoires, du trophée du Challenge de Marolles-en-Brie, dans la catégorie des drivers. Première vraie récompense pour ce jeune homme du sérail qui démarre sa huitième année de licence. « Remporter ce challenge au sortir de l’hiver, c’est carrément génial. C’est le plus bel hippodrome de France, l’endroit où il faut être pour se faire voir et si possible se mettre en valeur. Chaque année, les meilleurs entraîneurs convergent vers Vincennes. Je n’émets qu’un seul regret, celui de n’avoir pu triompher pour mon patron, Charles Dreux, associé à Galant de Bruyère. On se rattrapera le prochain coup ! », précise encore amer Bruno après un exercice presque parfait. Car à Charles Dreux le jeune mayennais doit beaucoup. Voire plus encore… « Le 3 mars, notre collaboration est entrée dans sa septième année. Il existe entre nous une bonne complémentarité au quotidien. Nos caractères s’accordent et les résultats sont là. Charles m’a permis de progresser, de gagner des courses, ce qui favorise aujourd’hui les appels de l’extérieur. Il n’y a rien de plus important que d’avoir la confiance d’un entraîneur et par extension celle des professionnels qui font appel à vos services. On apprend ainsi plus vite, on mène de bons chevaux et la chance vous rejoint. Ainsi, les victoires appellent les victoires. Et comme on le sait tous, les entraîneurs préfèrent s’entourer de gars en réussite. Mais attention ! Il ne faut pas vivre uniquement de ses acquis. C’est en écoutant, en observant les autres qu’on en apprend chaque jour. Certainement pas en prenant le melon. Seuls les chevaux font la différence ». "Se tester dans quelques années" Rassurez-vous, Bruno a bien conservé les pieds sur terre. Sur terre oui, mais en terre mayennaise. Bien enraciné dans une ruralité qui l’a vu (beaucoup) grandir. « C’est la terre familiale, avec mes parents, mon frère, mes sœurs, mes amis, tout le monde. Et puis c’est une terre de cheval avec de beaux champs de courses. Tout ici joint l’utile à l’agréable. Ma famille est du métier et j’ai toujours désiré m’y inscrire. Avec mes parents, on ne partait pas en vacances, mais pour nous ce n’était pas grave car on savait, quoi qu’il arrive, qu’on irait aux courses le dimanche. C’était notre évasion, notre moment plaisir. L’été, avec le beau temps, les pelouses prises d’assaut pour pique-niquer, les tribunes pleines, je vivais chaque réunion comme une invitation à la rencontre de l’autre, à la convivialité. Ici, la population a toujours accompagné, vibré pour les courses ». Tout est dit ! Bruno pourrait presque postuler pour devenir ambassadeur de la Mayenne en Normandie ou à Grosbois. Mais de cette vie dans de luxueux bureaux bien rangés, il ne souhaite guère. Nos existences trouvent parfois leur éclat dans une douce simplicité. « Les trotteurs c’est toute ma vie. Celle que j’ai choisie. Qui rythme de longues journées sans laisser le temps à un quelconque loisir. Pour me couper du monde hippique, quand cela est possible, je peux compter sur les amis. J’aime trinquer avec eux autour d’un bon repas. Pour m’aérer l’esprit il n’y aura jamais rien de mieux », reprend l’apprenti à qui il manque douze réalisations pour passer professionnel. Un carrefour dangereux. Mais Bruno conservera coûte que coûte sa ligne de conduite. « Au début, mon avenir je le vois plutôt ou toujours chez Charles Dreux. Normalement, à ses côtés, j’aurai quelques opportunités de drive chez les pros, ce qui est déjà le cas du reste. Ensuite, pourquoi pas tenter une installation ? Dans quelques années. Il est toujours intéressant de pouvoir se tester. De savoir si on en est capable ou pas. Voir son nom dans la colonne des entraîneurs et gagner une course à Vincennes c’est quand même beau ! En tout cas, j’en ai envie. Ça ne se construit pas du jour au lendemain mais je considère que c’est l’aboutissement d’un travail ». Pour l’heure, le dernier des « Beaucamp » savoure quelques jours de repos avant un retour programmé lundi aux aurores dans la cour de Saint Berthevin, patrie des « Fouteau » si chère à André Dreux. Une authentique signature mayennaise. Et là, comme on le dit dans la contrée lavalloise, y’a pas Fouteau ! Fabrice Rougier |
Electron Libre sort du peloton ![]() Un Electron Libre ne s’exclut pas forcément du groupe. Bien au contraire, le pensionnaire de Christophe Escuder se plaît au milieu des autres, dans les pelotons touffus. Et à 7 ans, des adversaires il en a vu passer au cours des vingt-six Quintés qu’il a disputés. Pris à une valeur d’alerte, confirmée par sa plus récente troisième place à ce niveau à Cagnes, le fils de Camelot a rapidement déballé sa marchandise, jeudi, à l’occasion de la réouverture de l’hippodrome de Saint-Cloud. En adepte du gazon qu’il aime fouler au plus proche de la bagarre, le partenaire de Maxime Guyon accompagnait longuement Matandar en tête, puis repartait de plus belle à mi-ligne droite sous l’attaque de Ridwaan qui l’avait même un instant dépassé. Malgré un numéro à l’extérieur dans les boîtes qui n’a en rien simplifié sa tâche (piste neuve et lice à 0) Naishan se classait troisième à l’abri d’un éventuel retour de Have Dancer, Monsieur Xoo et Dare. Après Woff, Maxime Guyon inscrit un doublé en 48 heures dans les Quintés. Seul Karim Benzema fait mieux avec un triplé en 17 minutes. Calas à jamais les premiers.
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Une Farahmineuse ouverture de GNT ![]() Amiens intronisait mercredi en fanfare le Grand National du Trot 2022 avec en ses raquettes de départ le tenant du titre Crack Money qui profitait du soleil picard pour exercer sa rentrée. Et Voilà de Muze et Falco d’Havaroche étaient bien plus affûtés pour enfiler d’emblée le maillot jaune, mais rien n’allait se passer comme prévu puisque le premier nommé disparaissait prématurément sur faute, alors que le représentant de Jean-Michel Baudouin le rejoignait dans la colonne des disqualifiés un tour plus loin. Loin de ce vacarme, mais toujours au chaud derrière l’animatrice De la Chenevière, Farah des Caux buvait du petit lait et David Thomain creusait un passage providentiel à son intérieur pour faire ses adieux à cette opposition dès le début de la ligne droite. Django du Bocage, qui avait constamment tutoyé les plus prompts, conservait la deuxième place devant Eire d’Hélios, qui confirmait, Caliméro du Thiole, au prix d’un finish acéré, et Favori de l’Iton. Alexis Garandeau remporte donc son premier Groupe en qualité d’entraîneur avec « une jument attachante qui n’a fait que progresser depuis qu’elle est à la maison, qui n’a jamais déçu », insistait Alexis après course en remerciant, l’émotion dans la voix, tous ceux qui l’ont accompagné vers cet objectif. Du bonheur faire un moment de partage.
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Woff sans crier au loup ![]() Mardi, il est arrivé à pas feutrés après cinq mois d’absence pour affronter ses ainés dans le Prix Jocker, le Quinté de Chantilly. A seulement 4 ans, avec une seule victoire de maiden dans les jambes, peu d’expérience à ce niveau, tout en découvrant Chantilly pour y effectuer ses premiers pas sur une piste en sable fibré… ça faisait quand même beaucoup pour un seul poulain. Woff changeait donc totalement de registre sans vraiment crier au loup. Et pourtant, avec l’appui de Maxime Guyon, le pensionnaire de Carlos Laffon-Parias, paré du bleu Wertheimer, allait magnifiquement se révéler. Sans y laisser la moindre plume, au terme d’un parcours sans anicroche où il n’a eu besoin que d’un coup de reins à deux cents cinquante mètres du poteau pour définitivement ombrager l’animateur It’s All a Dream. Le perfectible Le Nomade, qui pensait tirer les marrons du feu de cet affront en léger retrait, devait se résoudre au premier accessit devant Billabong Cat, seul concurrent à avoir pu revenir (et de probante façon !) de l’arrière garde pour toiser Ammobaby et Agapi Mia. Woff et Le Nomade disposent assurément d’une franche marge de progression. Pas de quoi rassurer nos aînés ! |