Selon toute Hypothèse, L’Autonomie… ![]() Certains formulaient l’Hypothèse, du nom de ce célèbre Groupe III sur la Butte Mortemart, que l’Autonomie ne fournirait pas sa vraie valeur à l’occasion de sa rentrée dimanche après presque cinq mois d’absence. Enfin, certains, bien peu plutôt si l’on s’en référait à sa cote de popularité au moment du lâcher des élastiques. La petite reine des balais d’Auteuil n’a rien perdu de son charisme et de son élégance pour absorber les obstacles. Tout de suite sous les feux de la rampe, la belle bai de François Nicolle a bien senti dans ses postérieurs, au début de la ligne droite, le souffle court de Colbert du Berlais, mais comme à ses plus beaux jours, l’associée d’Angelo Zuliani faussait compagnie à ses camarades de jeu pour finalement devancer Porto Pello de cinq longueurs et Thélème qui poursuit magistralement son apprentissage aux côtés de ses aînés. L’Autonomie, à l’instar de l’an passé quand elle dominait Galop Marin dans cette même épreuve, aura une fois encore marqué les esprits. Deux mois plus tard elle triomphait dans la Grande Course de Haies (Grp. I). On saura le 21 mai, la veille du Grand Steeple-chase de Paris, si l’histoire n'est qu’un éternel recommencement.
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Just Love You, un amour de pouliche ![]() Deux pour Matthieu Abrivard, deux pour Franck Nivard et trois victoires supplémentaires au compteur d’Alexandre Abrivard qui a fourni une fin de réunion de toute beauté samedi sur l’hippodrome de Vincennes. Deux de plus aussi pour son père, Laurent-Claude, avec d’abord l’épatant Diablo de Caponet imité une heure plus tard par Just Love You dans le Prix de Châtillon (Grp. III), une épreuve pour pouliches en direction des sommets. Propulsée en tête dans la descente, la fille de Love You a résisté de peu au retour fulgurant de Jamaïca Turbo qui avait abandonné sur faute une bonne partie de ses ambitions peu après le départ. Il aura fallu un François Lagadeuc magicien pour redonner le sourire à ses supporters. Diva del Ronco, troisième, évitait de justesse le baroud d’honneur de Junon. François Lagadeuc, Alexandre Abrivard, deux noms qui reviennent inlassablement sur les lèvres des turfistes et également tout en haut des fiches techniques d’après course. Deux professionnels qui prennent en étau Eric Raffin au classement combiné. La course au sulky d’or, à neuf mois de son verdict, risque plus que jamais d’accoucher d’une vive lutte.
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Ampia Mede Sm épingle Cleangame ![]() Elle va longtemps nous faire regretter son absence dans le dernier Prix d’Amérique. Mais les jeux sont faits et l’encore jeune Ampia Mede Sm, 6 ans, doit poursuivre sa progression et convaincre pour l’avenir. L’occasion de crier toujours plus fort ses ambitions lui était donnée dans le Prix du Bois de Vincennes. Un groupe III que Cleangame avait épinglé à son palmarès trois ans plus tôt et que le protégé de Jean-Michel Bazire comptait bien reconquérir. Avec classe, les deux épouvantails ne laisseront pas une miette à l’opposition. Longtemps celui que l’on considère comme le meilleur hongre sur le territoire français a pensé réaliser le doublé, mais la représentante de Fabrice Souloy lui confisquait les projecteurs aux abords du poteau. Certes avec un avantage de vingt-cinq mètres et en s’économisant dans le parcours, alors que son plus sérieux contradicteur avait déjà perdu quelques plumes dans un avant-match face à Fire Cracker. Aussi intelligemment drivé par Jean-Philippe Monclin que sa compagne d’écurie par Franck Nivard, Gu d’Héripré retrouvait, ferré, toutes ses sensations en épiloguant troisième devant Calle Crown et Rebella Matters. Bahia Quesnot, Bilooka du Boscail et Brillant Madrik quittent pour leur part la compétition dans l’anonymat. Ils nous auront tant apportés. On leur souhaite de beaux bébés et une paisible retraite.
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Mireille Desvaux, le bien-être général pour priorité ![]() Mireille Desvaux, sa fille Sarah, Full Precieux, vainqueur de Quinté, et son jockey Christopher Grosbois.
Mireille Desvaux entraîne chaque jour ce qu’elle a de plus « Précieux » avec le Mont Saint-Michel en arrière-plan. Une résidence idéale, tout confort, où vivent notamment le robuste Dauteuil Précieux et Full Précieux qui vient d’offrir à Chantilly un premier Quinté à cette sympathique famille manchote attachée au bien-être animal. « Quand le réveil sonne le matin, on doit faire face à deux choix. Ou l’on se rendort pour continuer de rêver ou l’on se lève pour réaliser ses rêves ». Mireille Desvaux a le sens de la formule. On l’écouterait des heures entières. Quand elle aborde chaque sujet de son écurie, c’est une nouvelle histoire d’amour qui commence. Quand elle évoque ceux qui l’accompagnent au quotidien, c’est une fable familiale dans laquelle on s’engouffre avec émerveillement. Avec pour décor d’inlassables retours par les balances depuis le début de l’année. Quatre victoires en huit partants. Joli bilan pour une petite écurie dont les pensionnaires « courables » se comptent sur les doigts des deux mains d’un menuisier. « C’est du beau travail, mais c’est d’abord leur bien-être qui nous intéresse car c'est à partir de là qu'ils deviendront performants. Ce sont des chevaux dont on s’occupe beaucoup, qui sont nés chez nous. Dès leur plus jeune âge, on les entoure de beaucoup de soin. Ils ont aussi la chance d’être à la campagne. Sur notre exploitation de 40 hectares, on a beaucoup de paddocks et d’herbage pour que nos chevaux puissent se refaire une santé et un moral d’acier. Nous disposons de toutes les infrastructures à demeure (deux pistes, marcheur, rond de débourrage, rond d’Havrincourt,… ndlr). Le Centre d’entraînement de Dragey est à moins d’un km de la maison, la mer à 3 km. Pour le mental c’est génial. Dès qu’ils en ont marre de voir les pistes, ils vont à la plage. Tout cela participe à leur réussite », confie cette Normande qui conjugue, tout en étant propriétaire, l’élevage et l’entraînement à tous les temps. Une militante du travail bien fait. Full Précieux en est la preuve vivante, lui qui vient à 7 ans d’offrir un premier Quinté à son entourage. « J’ai entendu dire que c’était inespéré. Non ! C’est un travail construit, au fil des courses, en grimpant marche par marche. Lors de sa précédente sortie, on lui avait fait découvrir Chantilly et il s’était déjà imposé de la plus belle des manières. C’est même un long cheminement. Full Précieux est né cornard avec de graves problèmes respiratoires et a dû être opéré, sans succés. Je trouvais dommage, tellement injuste au vu de ses capacités, qu’il ne puisse pas aller sur les obstacles. Mais avant tout, il fallait trouver le petit plus pour qu’il puisse exprimer tout son potentiel. L’idée est donc venue d’aller en plat et de commencer par des choses faciles afin qu’il s’habitue à son petit handicap au fil des courses pour finalement l’oublier, l’effacer. Il y est parvenu de main de maître. Naturellement, sans stress, sans fatigue, sans surmenage, sans contrariétés.... simplement sans rien lui demander. Et il s’est fabriqué tout seul. Il a une sacrée force de caractère. Il a de qui tenir puisqu’il est le frère de Tornade Précieuse, cinquième du Grand Steeple-chase de Paris en 2015. C'etait aussi un quinté. Mais Full aura gagné le sien. Une victoire à qui il faut associer son jockey, Christopher Grosbois, qui monte au millimètre, selon les ordres. C’est important car je connais très bien mes chevaux ». "J'ai mis toute ma vie dans ce métier mais ça ne me coûte pas" Pour trouver plus « précieux » que ses partenaires, il faudra vous lever tôt. Arrêtez ! N’essayez même pas ! « J’y ai mis toute ma vie dans ce métier, mais ça ne me coûte pas. J'aime relever les défis. Mon fils Alban travaille pour moi depuis 2009. J’adore fabriquer mes chevaux et je compare la façon dont on travaille avec Alban à une écurie de Formule 1. Il est le pilote d’essais et me ramène le cheval au stand pour y réaliser tous les réglages dans la plus stricte perfection. Quand le jockey reprend les clés, il faut alors que tout soit fluide, nickel, sans le moindre grain de sable. Comme lui, ma fille Sarah est omniprésente. Quand je vais aux courses, on la voit souvent à la tête des chevaux. Elle monte aussi les lots du matin avec nous et s'investit à mes côtés sur la partie élevage » poursuit le noyau dur de cette petite entreprise implantée à Ronthon, lieu de naissance de son mari, Emile. « On s’est installé petit à petit, crescendo. On est bien ici. Je peux tout voir, élevage comme entraînement, d’un seul coup d’œil ». Depuis qu’elle a mis le pied à l’étrier, elle fut du reste mise à cheval par un maître du Cadre Noir de Saumur, Mireille Desvaux n’a cessé de grandir. D’accumuler les succès. Et Dauteuil Précieux, sur sa belle rentrée samedi dernier à Meslay, en patron d’écurie, pourrait en ajouter bien d’autres, même à 9 ans. « Il était un peu rond. Neuf mois sans courir c’est beaucoup. J’avais demandé à Alban de lui donner une course off, raison pour laquelle il ne s’est pas précipité durant le premier tour. C’est un cheval qui a besoin de reprendre du moral. Il est monté au haut niveau, mais c’est un tout petit bonhomme, AQPS de surcroît. Il a rivalisé avec les costauds des grosses écuries. Il a pris dur, alors on l’a mis en vacances en attendant qu’il se retrouve et il vient de prouver son retour en forme. Malheureusement, son programme est très limité. Impulse Précieuse va quant à elle être dirigée sur les obstacles. Elle a changé trois fois de pilote en plat, ce n'est pas dans ma façon de travailler. J’aime une certaine continuité dans mes collaborations afin de corriger, régler, peaufiner... Elle est très caractérielle, délicate, mais montre de très belles choses le matin. On pourrait la voir débuter dans sa nouvelle discipline sur un hippodrome de premier plan. Tout s’annonce également bien pour Klassic Précieux. Il est cependant comme sa grand-mère, Kerfournoise, une jument délicate de caractère et dans sa façon d’être. Ce sont des chevaux très difficiles avec qui il faut faire très attention à ce que l’on fait. Il a déjà pas mal de travail derrière lui et c’est un joli poulain. Inzepoketprécieuse a connu des problèmes physiques à répétition car c’est un monument, une très grande jument, de gros gabarit. Elle travaille divinement bien, mais il faut aller doucement » conclut Mireille. Full Précieux a annoncé la couleur. Qu’on se le dise… on ne bluffe jamais chez les Desvaux ! Fabrice Rougier |
Mika d’O sans trembler ![]() Des histoires d’O, Hugo Besnier a écrit jeudi dans le Quinté disputé à Saint-Cloud l’une des plus belles. Celle de Mika d’O. Poulain au nom d’un jeu d’adresse bien connu que le jockey a remporté sans trembler. Et pourtant, frappé par le mauvais sort à plusieurs reprises cet hiver à Cagnes, frôlant même le succès par deux fois avec le représentant de Stefan Richter, Hugo Besnier pouvait ressentir un semblant de pression. En changeant totalement de stratégie, elle fut vite évacuée. Au diable les courses d’attente à proximité de la voiture balai, Mika d’O s’est cette fois rapidement positionné à proximité des leaders pour ne faire dans la ligne droite qu’une bouchée de Si J’Ailela, qui a tenté de se faufiler à son intérieur, et de Legend qui toisait aux abords du poteau Kamssio pour s’approprier le dernier accessit. Le favori Berkane, seulement cinquième, réalisait la mauvaise opération sans avoir eu toutes ses aises dans le tournant de la Fouilleuse. Désormais propriétaire d’un Quinté, Mika d’O aura donc mené tout le monde à la baguette.
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Lisieux en tenue de Gaïa ![]() Mercredi, Lisieux avait mis les petits plats dans les grands pour accueillir son unique Quinté de l’année, le Prix Roger-Ledoyen. Comme les bénévoles de cette sympathique société de courses, l’entraîneur Jean-Philippe Raffegeau ne souhaitait pas faire les choses à moitié. Car la métronome Gaïa d’Occagnes, partait favorite après sa victoire ridicule de facilité à Nantes. C’était il y a déjà un mois. L’espace-temps idéal pour permettre à la fille de Titan d’Occagnes d’aborder avec une fraîcheur d’avance ce luxueux engagement au premier échelon de départ face à ses aînés. Léo Abrivard, dans le fiacre, apportait la touche finale du chef en s’installant en tête dès le deuxième tournant pour ne plus jamais la lâcher. La sublime conclusion de Edy du Pommereux en pleine piste n’y changeait rien. Pas plus que celle de Girolamo qui campait aux portes du trio, tombant sur une Elite d’Erable tenace qui se cramponnait au dernier accessit. Derrière eux, Crack Atout permettait à l’évènement normand d’héberger les quatre préférés des turfistes. Fallait-il encore, pour toucher un beau Quinté et retrouver le sourire en ces temps moroses, mettre de l’ordre dans ses idées…
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Wildwood, le Dunette sans bavure ![]() Jument de classe du lot, associée au jockey de classe des Quintés, Wildwood revenait aux courses mardi à Chantilly après quatre mois d’absence. Sans vraies références sur la Psf, sous 60 kilos et pour épicer davantage ce come-back le pire numéro dans les boîtes de départ. Là n’a pas été le problème pour Stéphane Pasquier qui demandait à sa pouliche un violent effort dès le départ pour veiller derrière l’animatrice Standby For Chaos. Sentant le danger dans ses postérieurs peu après l’entrée de la ligne droite, la favorite Hillarante entamant son effort, la représentante de Nicolas Clément enclenchait le sprint de loin laissant circonspecte sa principale rivale. Le mentor cantilien réalisait même le carton plein en plaçant la polyvalente et régulière Galifa à la troisième place. Syrenka et Simaruba fermaient le ban. Avant de quitter éphémèrement la scène, Wildwood avait collectionné les deuxièmes places dans les handicaps. Quatre consécutives ! Bon sang de bois, ça valait le coup d’attendre !
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