Un cheval manipulé et soigné pour arriver dans un bien-être absolu le jour J, un jockey opéré il y a quelques mois et qui s’est battu comme un diable avec pour seul objectif d’être au top niveau pour les grandes échéances et qui, paradoxalement, n’était présent dimanche qu’en raison du forfait de Bertrand Lestrade, un entraîneur, numéro un de la discipline, qui avant ce 18 mai avait déjà sellé 24 chevaux dans la plus belle course d’Auteuil sans jamais la gagner, voilà en quelques mots comment résumer un Grand Steeple-chase de Paris 2025 au goût incomparable. La seule logique, en regardant le passé de la course, est de voir encore une fois après Bel La Vie, On The Go et Sel Jem la casaque Papot franchir le poteau en tête au terme des 6000 mètres. Kolokico, seul cinq ans au départ, a réussi à écoeurer un champion de la hauteur de Gran Diose, mais cela n’a pas suffi tellement Diamond Carl avait du gaz après avoir franchi l’Open Ditch. Sur le plat, l’élève de François Nicolle s’envolait laissant dans le rétroviseur Kolokico, Grandeur Nature, comme l’an dernier à l’arrivée de cette épreuve, et Toscana du Berlais. Comme un symbole, les lauréats de précédentes éditions luttaient pour la cinquième place, Gran Diose devançant Sel Jem. Quelque part le trophée revient à Bertrand Lestrade, mais sur le papier c’est bien le nom de Clément Lefebvre qu’on retiendra, lui qui a brillamment su conserver son titre. Grandiose !  

Décevant jusqu’alors dans les Quintés en cinq tentatives où il n’avait jamais pu s’immiscer dans la bonne combinaison, Jazzman a changé de « musique » mercredi dans le Prix du Perreux (Grp. III) qui se disputait à Vincennes. Appréciant d’être présenté frais, le partenaire de Léo Abrivard, qui n’avait plus vu un hippodrome depuis deux mois, a jailli à deux cents mètres du poteau après une course d’attente pour annihiler les espoirs de Killiam Fromentro qui, contrairement à lui, courait à trois jours après ses malheurs du départ qui lui coûtaient la victoire à Châtelaillon/La Rochelle. Jet Express, qui avait progressé dans la montée pour débarquer en tête dans la ligne droite, reculait au troisième rang devant Jilord Viva et Joconde Sibey, deux des très belles notes en retrait des premiers. Un « Abrivard » en cachait un autre puisque le favori Karambar, habituellement dur, a complètement fondu dans l’épilogue, lui qui affrontait pour la première fois les « J ». Faute de caramel, les nombreux turfistes qui avaient dans les dernières minutes investi sur les chances de Jazzman auront savouré ce bon chocolat. A 18/1, ça valait le coup d’oublier le régime tout comme il était précieux de lire Le Veinard qui vous indiquait un Quinté au joli désordre. 

Trois mois et demi sans voir un hippodrome. Cela devait manquer à Riyabovka qui est revenue toute pimpante mardi pour s’aligner au départ du Prix Pistol Packer, le Quinté clodoaldien. Une rentrée attendue par Nicolas Caullery, qui ne l’a jamais arrêtée dans son travail, lui laissant simplement le temps de fleurir, mais aussi par Stéphane Pasquier qui en avait fait son choix prioritaire délaissant Agoria. Il est vrai que leur succès fin janvier à Deauville avait ébahi monsieur Quinté. Son retour fut à la hauteur de ses attentes. Ménagée dans le dos de l’animatrice, Aversa, Riyabovka se décalait peu avant le poteau des deux cents mètres et attaquait victorieusement Alabama Moon, Avenue Montaigne s’intercalant entre elles sans vraiment avoir le passage. L’enquête ouverte par messieurs les commissaires, pour une gêne éventuelle, restera sans suite. Dommage pour la favorite qui une fois encore doit se contenter de l’accessit d’honneur. Um Wadi, en 36 de valeur, terminait au pied du podium et devrait pouvoir remporter son gros handicap à court terme, alors que Abiat obtenait la cinquième allocation. Entre Riyabovka et Stéphane Pasquier c’est en tout cas le grand amour. Leur bilan commun repose sur trois succès et une cinquième place en quatre associations.