Bien entendu, le cheval est le dénominateur commun d’une grande performance. Assurément, Gezora était bien au-dessus de ses rivales dimanche dans le Prix de Diane. Bien plus professionnelle aussi, dès le rond de présentation, où la fille de Almonzor était déjà dans sa bulle. Sereine, donc, mais aussi de plus en plus belle, elle qui avait déjà gagné son Groupe III à 2 ans et son Groupe II dans le Saint-Alary au printemps. Bref toute petite, mais géante à la fois. Pour qu’elle arrive sur l’hippodrome dans cet état d’esprit, il faut un entraîneur aussi confiant et sûr de son oeuvre qu’elle. « Elle a été emmenée au top pour réaliser sa meilleure course », affirmait Francis Graffard à l’heure du défilé d’avant-course. Et pour arriver au poteau avant les autres dans cette belle aventure, rien n’est plus important qu’un bon jockey. Quand on a Christophe Soumillon, on ne part jamais dans l’inconnu. Double vainqueur du Prix de Diane, le géant belge a ajouté dix-sept ans après Zarkava, un nouveau derby des pouliches en donnant la course idéale à sa partenaire sans que Bedtime Story, l’élève de Sir Aidan O’Brien, ne puisse entrevoir la moindre opportunité de lui voler la vedette. On se rappellera de la lauréate de cette édition 2025, mais il ne faudra pas oublier la troisième place de Cankoura, qui signait elle aussi une super performance, et la quatrième de Mandanaba confrontée à un parcours en troisième épaisseur le nez au vent. On ne cesse de répéter tout le génie de Francis Graffard. A-t-il aujourd’hui un égal à sa grandeur ? Who else… pourraient dire les Britanniques !    

Pas de Prix de Diane, faute de partants suffisants, pour sublimer le Quinté dominical à Chantilly, mais un beau Grand Handicap de Lamorlaye avec un haut de tableau de qualité comprenant Morphewan et Watch Him qui, à eux deux, concentraient l’argent des turfistes. Ils figureront bien à l’arrivée, respectivement cinquième et quatrième, mais très loin derrière Bullace, supplémenté, qui a laissé surplace un peloton impuissant à trois cents mètres du but. Si le représentant de Carlos et Yann Lerner, tombé souffrant l’an passé après sa dernière sortie deauvillaise, a mis du temps à retrouver la bonne carburation, il fallait néanmoins se souvenir qu’il terminait il y a tout juste un an, lors de cette même réunion, troisième en 46,5 de valeur du Prix Bertrand du Breuil, un Groupe III. La patience a donc payé. Et ses concurrents ont également payé très cher la facture de son retour au premier plan, notamment Ganass et Harry Way qui n’avaient depuis longtemps que les accessits pour seule perspective à trois longueurs et demi. Avec un numéro tout à l’extérieur – pour mettre encore plus en relief sa performance – Bullace remportait donc sans « pédaler » le deuxième Quinté de sa carrière avant de rebondir à l’échelon supérieur.

Il est toujours plaisant pour un trotteur d’écrire en lettres capitales le Prix de New-York, l’une des plus belles courses d’Enghien, sur sa carte de visite. Alors, sur les 2175 mètres du Val d’Oise, ça a bataillé sec. Personne ne s’est réellement fait de cadeaux. Tour à tour, Grindelwad et Unico Broline s’installaient en tête, mais dans le tournant du Chemin de Fer Hubble du Vivier rappelait qu’il venait déjà trois semaines auparavant de s’imposer en costaud sur ce parcours de vitesse. Sèchement attaqué par Igrec de Celland dans le tournant final, le partenaire de Jean-Michel Bazire contrait du reste illico l’accélération de l’élève de Christophe Jariel. Un effort contraint prématuré qu’il aurait pu payer dans la longue ligne droite de Soisy, mais ni Unico Broline, ni Ibiscus Man, qui a pourtant refait mètre par mètre, ne réussiront à déstabiliser le produit de l’élevage de Jean-Yves Lécuyer. Harley Gema et Igrec de Celland intégraient juste derrière eux la bonne combinaison sans démériter.  Après Vincennes et Laval, Hubble du Vivier engrangeait ainsi son troisième Quinté. Un joli hat-trick, surtout avec le seize derrière la voiture.

« J’ai bien kiffé » déclarait Alexis Pouchin après le passage du poteau, mardi, du Prix de Fouilleuse, un Quinté pour les 3 ans disputé sur l’hippodrome de Sainy-Cloud. Et à regarder de plus près la course de son partenaire, on le comprend. Parti mollement – pour ne pas dire comme un fer à repasser – l’élève de Patrice Cottier a produit un premier effort pour recoller au peloton avant d’attendre son heure dans le dernier tiers du cortège. Sa ligne droite est spectaculaire même s’il faut tout de même remarquer que tout s’est ouvert, comme le périphérique parisien à 3 heures du matin, côté corde.  La surprise aurait pu venir de Apogeo qui, après trois mois d’absence, a conduit le peloton jusqu’à une centaine de mètres du disque où il perdait également l’accessit d’honneur au bénéfice de Fame qui a su profiter de son bon numéro dans les stalles. Réclamée le 29 mai à Longchamp pour 28 111 €, Elusive Belardo semble promise à un événement à court terme à la grande satisfaction de Nicolas Caullery. Quant au grandissime favori, Nofix, il sauvait l’argent des parieurs en s’immisçant à la cinquième place. Stolen Kiss vous salue bien, vous embrasse, et repart à Calas avec un premier succès de handicap.