« La victoire de la résilience » ! C’est en ces mots qu’Alexandre Abrivard a analysé le succès de L’Ecrin d’Or, dimanche, dans Le Prix du Président de la République, la finale Etrier des 4 ans. Touché mais pas coulé le petit Alex. Enfin le grand Alexandre ! Il y a eu un avant, il y aura forcément un après accident. Le garçon est plus fort que toutes les cicatrices physiques, mais aussi celles du métier. Il est peut-être même le meilleur jockey français du circuit. Il l’a encore martelé avec cette propriété de Richard-William Denéchère qui n’a jamais hésité à confier ses meilleurs trotteurs monté à Laurent Abrivard. Quelle triplette de choc. Quel Quatuor pardon… n’oublions pas L’Ecrin d’Or qui a écoeuré Lionheart quand ce dernier, à ses trousses, prenait une deuxième rafale en début de ligne droite, quand le futur lauréat passait une vitesse que personne ne possédait. L’Ecrin d’Or aime dominer ses adversaires. Là, déferré des quatre pieds, il les a écrasés prenant une belle revanche sur Lisbonne Dry qui l’avait devancé dans le Prix Lavater. Alexandre Abrivard est un grand Président. Et on aime le voir élu pour la quatrième fois après Bilibili, Chancelière Citrus et Flèche Bourbon. Un Bourbon ? Tiens, voilà qui tombe bien… A ta santé Alex !

Partir avec le numéro 3 derrière la voiture dans un Prix Henri Ballière était déjà presque inespéré quand on détient un compte en banque de 326 000 €. Mais battre sur un bout de deux cents mètres Go On Boy, vainqueur de l’Elitlopp et devenir en 1’08’’7 le trotteur le plus rapide de Vincennes dépasse le champ de l’incroyable. Cet exploit a été permis grâce à Jabalpur et Gabriele Gelormini après un travail de joailler d’Arnaud Chavatte et de son équipe qui enregistraient en cette occasion leur premier Groupe I. Pourtant, au début de la ligne droite, les tribunes entières pensaient que le petit champion de Romain Derieux avait effectué le plus dur en laissant le peloton surplace sur une simple accélération. Beaucoup voyaient déjà Go On Boy nous refaisait le coup de Horsy Dream l’an passé en réussissant le doublé Elitlopp/Ballière. Et bien non ! Jabalpur, audacieux comme tous ceux qui en prennent soin, a réussi l’impossible après avoir suivi Hussard du Landret et en plongeant côté corde pour surprendre le fils de Password. Une victoire pure à la Jabalpur qui, progressant de course en course, ne craint plus les durs !

Il avait une position de favori à défendre. Alors Jean-Michel Bazire n’a pris aucun risque dans le Prix Jean-Yves Lécuyer, le Quinté dominical à Paris-Vincennes. Il valait en effet mieux se faire petit dans une épreuve où les incidents de parcours se sont succédé. Jet Express laissait une bonne partie de ses espoirs en percutant Joconde Sibey en plaine. Même constat en queue de peloton où les disqualifications pleuvaient. JMB, lui, même si ce n’était pas forcément dans ses plans, prenait alors l’avantage à moins de mille mètres du but quand Karambar, après un long effort pour contrer un Jet Express condamné aux grands boulevards, pouvait enfin temporiser. Sorti trop tôt – peut-être – pour un cheval qui préfère la vitesse à la tenue, mais sorti victorieusement en faisant preuve d’un grand courage pour repousser une pléiade d’attaques dont celles de Pantocrator, à la corde, de Jalendra de Malac, l’énorme note de la course, de Karambar, toujours aussi dur, ou encore de Kelle Beauté. L’ex petit crack d’Alessandro Gocciadoro après Enghien, accueille donc un second titre et son second Quinté. Ne dit-on pas jamais deux sans trois ?

La catégorie des Quintés a son maître. On ne présente du reste plus Stéphane Pasquier qui réussit à lui-seul à faire partir un cheval à 13/1 au betting alors qu’il restait depuis sa rentrée au mois d’avril sur trois courses bien fades. Oui mais voilà, bien que non placé, le pur-sang entraîné par Nicolas Caullery avait plu à son jockey. Et selon son expertise, il serait encore mieux sur plus court. Alors, Wit Perd a été supplémenté sur 1800 mètres. Et le bénéfice net est à la hauteur du génie de monsieur Quinté. Alors que Highbari pouvait penser avoir fait le plus dur le long de la corde, le fils de Kendargent est venu le foudroyer aux abords du disque. Sacré Stéphane ! Cubanisto, troisième confirmait sa récente victoire dieppoise, tandis que Darnetal, raccourci lui aussi et évoluant pour la première fois de sa carrière sous les deux mille mètres, se montrait très courageux pour conserver un fauteuil dans le Quarté devant Al Khamsin. Wit Perd gagne pour l’écurie Treize Heureux, la bien nommée, et ajoute à son patrimoine un premier Quinté, lui qui avait conclu deuxième l’été dernier à Clairefontaine avec deux kilos de plus.