" C’est juste merveilleux, extraordinaire pour la famille Aga Khan, d’avoir un gagnant d’Arc lors de cette année si particulière ». Les mots à eux seuls suffisent à faire naître une émotion incomparable. Ils sortent de la bouche de Francis-Henri Graffard quelques secondes après le sacre de Daryz. Huit mois presque jour pour jour après le décès du Prince Karim Aga Khan qui avait vu triompher des champions comme Zarkava, dernière lauréate en 2008, Dalakhani ou encore Sinndar pour ne citer que les plus récents, la casaque classique verte et rouge écrit une nouvelle ligne au palmarès de l’Arc de Triomphe avec deux partenaires qui méritaient de gagner la plus belle course française à savoir Francis Graffard et Mickaël Barzalona. Et il a fallu à toute cette équipe sortir le grand jeu pour dompter Minnie Hauk, la favorite, toute proche de dédier un troisième Groupe I au tandem O’Brien/Soumiilon sur un nuage. Sosie, troisième, améliore son classement de l’an passé en devançant Giavellotto et Byzantine Dream. Voilà qui valait le coup d’attendre le sixième Groupe I du week-end de l’Arc pour célébrer une première victoire française chez les pur-sang. On retiendra de ce rendez-vous dominical de l’année les noms de O’Brien et de Graffard qui totalisent à eux deux 32 Groupe I cette saison. Le must européen. Merci Daryz ! Merci Mickaël !

Jusqu’alors bien en dessous de sa valeur dans des terrains profonds, Alva a déjoué son inaptitude à ce type de terrain en remportant samedi le Prix de la Place de la Concorde, Quinté d’un week-end essentiellement classique à Longchamp. La pensionnaire de Fabrice Chappet a de surcroît tracé une ligne droite de toute beauté en revenant par le périphérique extérieur de la seconde moitié du peloton. On a longtemps cru que Babakool le ferait de bout en bout mais après avoir lutté un bon moment avec Souvenir d’Ecajeul, le partenaire de Maxime Guyon était victime d’une triple attaque dans l’ultime hectomètre. Alva, puissante et tenace, repoussait les offensives de Gilded Dragon et de Casares qui devaient se satisfaire dans cet ordre des accessits. Le top-weight Bullace, sur un hippodrome qu’il affectionne, s’adjugeait quant à lui la cinquième place sous 60,5 kg. Jument de 5 ans, Alva est bien connue des Quintéistes puisqu’elle a bataillé dans les gros handicaps à seize reprises en vingt-cinq courses. L’expérience ne manque donc pas à la fille de Sea The Moon qui remporte avec son fidèle compagnon Cristian Demuro le second événement de sa carrière.

L’hippodrome d’Angers a vu converger un collectif de champions mercredi à l’occasion du Grand Prix Anjou-Maine (Grp. III) servant de support aux paris à la carte. Rares sont en effet les Quintés de semaine en province mettant aux prises autant de vainqueurs de Groupe I. Six au total, tous dépassant le million d’euros de gains, la majorité se camphrant cependant pour le Meeting d’hiver. C’était notamment le cas pour Jushua Tree, moins efficace à main droite, qui se désunissait à moins d’un tour de l’arrivée. Un Bazire en cachant souvent un autre, Hymne du Gers a sucé les roues de l’animateur Diamond Truppo avant d’en décaler à une centaine de mètres du poteau pour s’imposer sans effort devant Izoard Vedaquais, auteur d’une rentrée prometteuse, Graal du Trésor, dur à l’effort, Diamond Truppo, qui est allé loin mais pour qui ces 3175 mètres étaient un peu le bout du Monde, et son compagnon d’entraînement, le favori, Idéal du Rocher qui n’a jamais pu lutter pour la victoire. Sans Jushua Tree, donc, mais avec Hymne du Gers, la team Bazire reporte ce semi-classique angevin pour la seconde fois consécutive après le succès de Cleangame en 2021. Cela méritait bien un Hymne…

Pouliche très régulière depuis le début de sa carrière, bien que bottom-weight du Prix de la Galerie des Batailles, La Ceiba s’est décalée du dos de Mala Wyska à trois cents mètres du but et n’a fait qu’accroître son avance sur un peloton stupéfait. Quelle démonstration de l’élève de Gavin Hernon qui restait toutefois sur deux sorties encourageantes dont une troisième place dans le Quinté deauvillais de référence du 19 août où elle n’était devancée que par Kraskhov et El Pequenio. De ces deux candidatures très plébiscitées, ingambes en Normandie, on ne parlera jamais dans le Quinté disputé ce mardi. Alors, les outsiders se sont manifestés. Comme Aventino, frère utérin de Arpenteur, qui avait vraisemblablement besoin d’une course de rentrée pour battre sa pleine mesure. Deuxième, le représentant de Christophe Ferland à plus de 60/1 dominait Send Wood et Mala Wyska, alors que Acto prenait le cinquième fauteuil d’un Quinté pour les 3 ans très rémunérateur. La Ceiba, spécialiste du mile, accroche à son tableau de chasse un premier gros handicap laissant ses rivaux à trois longueurs et demi. Pour Gavin Hernon et Cristian Demuro, une seule crainte demeure : la réaction du handicapeur.